Bonjour madame,
Voilà une question dont les sujets ne sont pas aujourd’hui l’objet d’un consensus et chaque chirurgien a son idée qu’il essaye de défendre avec les arguments qu’il pense être bons.
Concernant la position retro ou pre pectorale de l’implant.
Pour ma part, je ne pose plus du tout d’implant en retro pectoral quelque soit la morphologie de la patiente en esthétique pour les raisons suivantes :
La position retro pectorale des implants chez une femme mince est un vieux dogme qui perdure avec le temps mais qui à mon sens personnel n'est pas justifié.
Si vous mettez des implants "derrière " le muscle, il faut savoir que seule la partie haute et interne de l'implant est recouverte par le muscle, c’est à dire environ 1/3 de la surface de l’implant. Et pas plus !
En effet le bord externe du muscle se projette en gros au niveau de l’
aréole et du mamelon. Dans ces conditions, le muscle ne peut pas anatomiquement recouvrir le pole inférieur et externe de l'implant et ce quelque soit la technique. Ce sera toujours la peau et la graisse sous la peau qui permettront la couverture de cette partie de l’implant.
Par ailleurs pour positionner la moitié haute de cet implant sous un muscle pectoral, il faut désinsérer les attaches basses et internes du muscle. Dans ces conditions, le muscle ne fonctionne plus et inévitablement il va voir son volume et donc son pouvoir couvrant diminuer pour devenir quasi nul quelque mois après l’intervention. Donc le positionner
derrière le muscle pour qu’il soit recouvert par le muscle et pour que celui ci appuie sur l’implant perd tout son intérêts quelques mois après l’intervention.
De plus, si comme cela arrive de temps en temps, le muscle est incomplètement libéré de ses attaches basses, où se rattache partiellement sur ses attaches basses alors l’implant va bouger avec les mouvements…
Par ailleurs, c’est une chirurgie particulièrement douloureuse dans les suites, alors qu’à terme il n’y a pas de différence avec une position pre pectorale.
Pour toutes ces raisons, je ne suis pas certain que ce vieux dogme soit bien encore à l’ordre du jour. C’est un avis personnel !
Concernant le type d’implant rond ou anatomique :
Les
implants ronds ont l’avantage de ne pas se retourner, ils représentent environ 75 % des implants posés. Leur forme change avec la position de la patiente, ils s ‘étalent en position allongée et prennent plus de volume vers le bas en position debout, donc ils bougent comme des seins naturels.
Les
implants anatomiques représentent le reste des implants posés. Ils ont selon le modèle, un haut, un bas, une droite, une gauche. Ils présentent donc un risque de rotation et ne bougent pas comme des seins naturels.
Ils ont toutefois la faveur d’une petite partie des chirurgiens.
Les
implants anatomiques nécessitent une loge parfaitement adaptée à la forme de l’implant pour éviter autant que faire se peut les rotations. Ils ont été à l’origine du développement (malheureux à mon sens) de la voie sous mammaire car elle est la seule qui permet un contrôle parfait de la loge pour ce type d’implant.
Toutefois, la cicatrice au final est rarement positionnée exactement dans le sillon mais au dessus et elle se retrouve donc sur une poitrine qui ne souhaitait qu’être augmentée et pas marquée à vie.
Ainsi dans ma pratique position pre pectorale,
implants ronds et voie axillaire pour une poitrine sans cicatrice.
Ne pas oublier que c’est d’abord et avant tout la forme des seins avant la mise en place des implants qui détermine le résultat esthétique. Par ailleurs, lorsque le résultat est beau, il est impossible de savoir si ce sont des ronds ou des anatomiques.
C'est un avis personnel.
Cordialement