Bonjour madame,
Votre question est bien légitime.
Classiquement le positionnement sous les muscles a été proposé comme alternative à la position
devant le muscle chez des patientes particulièrement minces.
L'idée théorique était, et demeure pour ceux qui restent partisans de cette attitude, d'offrir une meilleure couverture à l'implant et un aspect plus naturel, moins rond.
Dans la pratique, la seule chose qui soit observable et vérifiable, c’est que chez une patiente mince, les contours de l’implant sont plus facilement décelables car l’épaisseur de graisse qui le recouvre est moindre et rien ne peut changer cet état de fait
Pour le reste, il n’y a pas d’accord véritable et la position retro pectorale,
derrière le muscle, ne fait plus l’unanimité, loin s’en faut et le Dual plan n’est pas la réponse à ce problème de couverture.
Pour ma part, il y a bien longtemps que j’ai arrêté de mettre des implants derrière les muscles. Cela ne vaut que pour moi et mes arguments sont les suivants.
Si vous mettez des implants "derrière " le muscle, il faut savoir que seule la partie haute et interne de l'implant est recouverte par le muscle. En effet le bord externe du muscle se projette en gros au niveau de l’aréole et du mamelon. Dans ces conditions, le muscle ne peut pas anatomiquement recouvrir le pole inférieur et externe de l'implant et ce quelque soit la technique. Ce sera toujours la peau et la graisse sous la peau qui couvriront cette partie de l’implant, Dual plan ou pas.
C’est dans cette région basse et externe, que l’existence ou non de la graisse va faire la différence, entre autre, sur la visibilité et la perception tactile de l’implant.
Pour positionner la moitié haute de cet implant sous un muscle pectoral, il faut le libérer de ses attaches osseuses basses et internes. Dans ces conditions, le muscle ne fonctionne plus convenablement et inévitablement il va voir son volume, son efficacité et son pouvoir couvrant diminuer peu à peu pour devenir quasi nul quelque mois après l’intervention.
Donc positionner l’implant
derrière le muscle pour qu’il soit recouvert (uniquement partiellement) perd tout son sens quelques mois après l’intervention.
Si durant les premiers mois, le muscle peut aplanir par sa force et son volume le pôle supérieur du sein, pour lutter contre l’effet boule observable parfois en particulier chez les femmes minces, la perte progressive de son volume le rendra inefficace dans ce rôle très rapidement. Quoiqu’il en soit avec le temps et la distension de la peau qui va systématiquement s’adapter au nouveau volume, cet effet boule disparaitra tout seul.
De plus, si comme cela arrive de temps en temps, le muscle est incomplètement libéré de ses attaches basses, où se rattache partiellement sur ses attaches basses alors l’implant va bouger avec les mouvements…et de manière pas forcément symétrique. Contracter les pectoraux et voir les seins ascensionner est assez étonnant.
Par ailleurs, c’est une chirurgie particulièrement douloureuse dans les suites, alors qu’à terme il n’y a pas ou peu de différence avec une position pre pectorale.
Pour toutes ces raisons, je ne suis pas certain que ce vieux dogme soit bien encore à l’ordre du jour.
Cordialement