Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis chirugien digestif et viscéral, mes interventions chirurgicales consistent en une reconstruction anatomique de la paroi abdomianle , périnéale ou dans l’exérèse des organes digestifs.
En quoi consiste l’abdominoplastie ?
Pour ma spécialité, L'objectif de cette intervention est d’enlever l’excès de graisse et de peau et de réaliser une reconstruction complète de la paroi en corrigeant à l’aide de prothèses pariétales (filets)
- les hernies
- les éventration
- le tablier abdominal (peau qui recouvre le pubis) le diastasis
On réalise dans ces cas là un traitement complet en cas de pathologie pariétale associées
Quels sont les différents types d’abdominoplastie ?
Toute “plastie” ou modification chirurgicale de la aproi abdominale s’appelle abdominoplastie, par contre je ne réalise que celles qui nécessitent d’une reconstruction car la paroi est affaiblie et ne peut pas soutenir la pression intra-abdominale des organes ou lors des efforts. Je ne réalise pas les abdominoplastie purement esthétique.
Qui est le patient idéal ?
Le patient idéal (comme le chirugien parfait) n’xiste pas, il n’y a que de bonne ou mauvaises indications. Les meilleurs résultats sont obtenu lorsque toutes les conditions sont réunies:
- Sevrage complet et définitif du tabagisme
- Stabilisation du poids , idéalement avec un BMI entre 20-24 au maximum
- Absence de désir de grossesse définitif
- Avoir compris les risques opératoires et l’interet de cette chirurgie
Il ne s’agit pas de la solution facile pour maigrir, cette solution est à proscrire si cela n’est pas clair pour le patient.
Quand peut-on recourir à cette chirurgie du ventre ?
L’indication idéale est le délabrement de la paroi (prise et perte de poids massive, grossesses multiples), l’amaigrissement majeur suite à un régime ou à une chirurgie de l’obésité (anneau gastrique, Gastricby-pass ou Sleeve Gastrectomy) ou pour une reconstruction pariétale post chirurgie abdominale sur des anciennes cicatrices ou éventrations de la paroi.
La cicatrice sus-pubienne s'étend plus ou moins latéralement (sur les flancs), en fonction de la morphologie du patient et de l'examen préopératoire. On peut utiliser d’autres abords (cicatrice médiane) si une ancienne cicatrice existe déjà.
Comment se préparer à cette intervention ?
Le bilan pré-opératoire est une étape indispensable avant l’indication opératoire:
il faut évaluer le prise et perte de poids au fil des années, le poids actuel, la taille, et l'indice de masse corporelle (poids en kg/taille en cm2).
Un IMC supérieur à 30 doit faire considérer l'intervention comme particulièrement à risques avec des résultats esthétiques moindres. On doit identifier les prises ou les pertes de poids récentes, car l'intervention doit être réalisée chez des patients ayant un poids stable et durable dans le temps.
Chez les femmes, il faut connaître les antécédents de grossesse, les désirs de grossesse à court ou moyen terme qui peuvent faire repousser et contre-indiquer l’intervention. La reconstruction pariétale prothétique est proscrite à toute femme désirant ou envisageant une grossesse ultérieure même avec des délai (>10 ans).
On recherche la présence de cicatrices abdominales même de coelioscopie (petite cicatrices <1cm), des prises médicamenteuses, particulièrement la prise d'antiagrégant, d'anticoagulant, de corticoïdes, de traitement hormonal ou immunosuppresseur. Il faut essayer d'identifier des facteurs de risque de mauvaise cicatrisation, un diabète, un patient immunodéprimé.
Des antécédents thromboemboliques (phlébite ou embolie pulmonaire) peuvent faire réfuter l’intervention puisque le risque est considéré très élevés même chez le patient sain.
Une consommation tabagique est systématiquement recherchée, celle-ci devant être totalement stoppée au moins un mois avant l'intervention pour limiter les risques de nécrose cutanée. Le tabagisme actif est une contre-indication à ce type de chirurgie.
Comment se déroule l’opération ?
L'intervention est réalisée sous anesthésie générale, avec intubation oro-trachéale, elle est longue et peut durer entre 3- 4h et nécessite une hospitalisation 3-4 nuits.
Après avoir dessiné et pris les repères antomiques, la peau et le derme sont décollées jursqu’en sous costal. Le choix de la taille et le modèle de prothèse pariétale (intrapéritonéale, retro ou intra musculaire…) est confirmé lors de l’exploration et constatations chirurgicales. Elle est posée et fixée à la paroi, ce qui va corriger la hernie/éventration et soutenir le diastasis. La ligne blanche est retendue à l’aide de fils résorbables lents. Le choix de garder ou pas l’ombilic (omphalectomie ou omphaloplastie) dépend de la localisation de la hernie, de la qualité de l’anneau ombilical etc. Puis l’excès de peau et de derme son résequés et la suture (comme un capot) est réalisée de part et d’autre de l’abdomen. Les redons (drains ) peuvent être posés en fonction du résultats et du décollement sous cutané.
Les risques opératoires sont majeurs notamment infectieux (matériel prothétique) et le risque thrombotique (phlébite et embolie pulmonaire) doivent être considérées et traitée en prévention . Une surveillance journalière de la formule sanguine est réalisée à la recherche d'une déglobulisation (=anémie) pendant l’hospitalisation.
Les complications locales à type de retard de cicatrisation, lymphocèle (collection de lymphe sous le tissus décollé), hématome (collection de sang sous la peau) abcès (collection de pus) et de désunion d’une partie de la cicatrice sont fréquentes.
Les rendons (drains aspiratifs) sont souvent enlevés avant le retour à domicile.
La convalescence est longue, avec 4 semaines d’arrêt de travail et 6 semaines sans activité physique.
Le port d’un corset (modèle shorty) est obligatoire pendant 4 semaines, jours et nuits. Puis il sera porté pour les activités quotidienne et enlevé progressivement à 2 mois.
La reprise de sport et activité physique est autorisée à 8 semaines après contrôle et consolidation de la paroi afin d’éviter le risque d’hématome, d’infection ou de récidive de hernie/éventration.
Quel est le type d’anesthésie utilisé ?
Obligatoirement l’anésthésie générale. Il est impossible de réaliser un geste de reconstruction ou une cure de diastasis sous rachianésyhésie. L’intervention est longue 3-4heures, le patient ne peut pas rester réveillé sur la table opéraoire aussi longtemps.
Et les cicatrices ?
La cicatrice la pus fréquamment utilisée pour une abdominoplastie des reconstruction est la sus pubienne, qui peut être cachée par un slip ou maillot de bain taille haute. Si le patient a déjà une cicatrice médiane on peut ré utiliser la même, en cas de cicatrice de césarienne, elle sera élargie de chaque coté jusqu’au crêtes iliaques.
Quel suivi recommandez-vous après une abdominoplastie ?
Le suivi est relativement simple: les visites de contôle hors urgence et quand tout se déroule bien sont faite à 2,4 8semaines puis 3 et 6 mois. Au fur et mesure on facilite les soins, les pansements, les contentions, les anticoagulants et on autorise la reprise des activités au cas par cas.
Combien de temps faut-il pour apprécier le résultat final ?
Toute cicatrice, aspect définitif n’est appréciable entre 3-6 mois. Au-delà du 6ème mois, l’aspect risque de ne plus se modifier, sauf pérturbation extérieure (variations de poids, maladie etc…). L'amélioration fonctionnelle pour les actes de la vie quotidienne est fréquemment signifiée par les patients sur l’habillage, en termes de qualité de vie, la pratique sportive et l’amélioration de l’aspect cutanée et cela même à partir de 2 mois post opératoires.
Sur le plan psychologique et plan social il existe un réel confort.
Peut-on combiner l’abdominoplastie avec d’autres interventions chirurgicales ou médicales ?
Oui et non: oui s’il s’agit d’une chirugie propre réalisable lors du même temps opératoire par exemple une lipoaspiration des hanche ou des cuisses, non la plupart du temps car c’est une chirurgie à haut risque thrombo-embolique, infectieux et hémorragique. Il n’est pas nécessaire d’augmenter les complications avec des actes chirugicaux qui peuvent être reportés ou non urgents.
Quelles sont les contre-indications ?
Les antécédents et le terrain opératoire doivent être étudiés au cas par cas.
Par contre je n’opèrerais jamais un patient n’ayant pas fait un sevrage tabagique, une patiente qui souhaite une grossesse ultérieure, un patient n’ayant pas stabilisé son poids, un patient qui ne comprend pas les risques et qui ne respectera pas les consignes post-opératoires.
Les résultats sont-ils définitifs ?
Si le patient est opéré au bon moment et respecte les consignes et les règles hygiéno-diététique à vie, les résulatts sont définitf, ou en tout cas il y aura de très faibles variations liées au vieillissement physiologique. En cas de prise de poids ou de pathologie organiques et hormonales par contre, l’aspect sera modifié de façon pathologique.
Existe-il des équivalents non invasifs à l’abdominoplastie ?
Lorsqu’il existe un déféct de la paroi abdominale, un excès de peau, un distasis >3cm, malheuresement le régime , le sport peuvent ne pas suffire pour la correction de l’aspect fonctionnel et esthétique. Il faudra toujours les priviligier et entretenir la trophicité pariétale, mais parfois cela s’avère insuffisant.
mise à jour: 28.07.2021