L’embellissement du regard est un enjeu majeur en médecine esthétique. Près d’un tiers des demandes des patients concerne la zone oculaire. Qu’il s’agisse d’une problématique de coloration ou de creusement du cerne, de poches lymphatiques ou bien encore d’alourdissement des paupières, le regard cristallise notre attention.
Un regard éveillé, pétillant et ouvert, voilà le signe d’un visage dynamique et reposé, enclin à la communication. Les techniques non-invasives de la médecine esthétique répondent aujourd’hui à cette demande de façon positive et atraumatique.
Dans cette balance entre le front et les yeux, le sourcil s’impose comme la ligne d’harmonie qui souligne cet équilibre fragile. Le but est de démontrer le rôle majeur du sourcil. Ou comment quelques millimètres peuvent faire la différence.
Rappels anatomiques
L’œil est un organe complexe à la vascularisation riche. Son intrication avec la paupière et la balance musculaire front/glabelle en font un appareil de choix dans le rajeunissement du visage. Le sourcil possède originellement un rôle de protection de l’œil. Epiler un sourcil à outrance, c’est se priver d’un équilibre certain.
Comment œil et sourcil vieillissent-ils ?
Les phénomènes de vieillissement du regard font intervenir tous les éléments suivants de façon intriquée : l’épiderme, qui de par sa perte d’élasticité et de cohésivité, rend le regard plus terne. Les paupières qui avec le temps ne font que « pousser ». Un bébé n’a pas de paupière inférieure ! La peau de la paupière supérieure s’allonge de plusieurs millimètres en dix ans, participant à la lourdeur de la vision. Le cerne se creuse, avec l’ossification du regard, la résorption osseuse et les troubles lymphatique et pigmentaire. Enfin, dans ce chaos savamment orchestré, nous assistons désemparés à cette fameuse ptose de la queue du sourcil.
La « règle d’Or »
De Léonard de Vinci jusqu’aux égéries des maisons de couture d’aujourd’hui, les canons de beauté du sourcil n’ont jamais changé. Un beau sourcil est un sourcil bas, bien dessiné, et dense. Le nombre d’Or impose un espace entre les deux têtes du sourcil égale à la longueur d’un sourcil. Ce qui implique donc :
- de ne pas épiler la ligne supérieure du sourcil
- de ne pas trop épiler ni le corps, ni la queue du sourcil mais plutôt d’harmoniser l’ensemble
- de respecter la bonne distance inter-sourcilière
- d’éviter à tout prix le sourcil « Méphisto Like », corde abrupte tendue vers lehaut du crâne, standard des actrices américaines des 90’s
Quelles sont les techniques envisageables ?
Parmi les indications chirurgicales, le lifting frontal tenait une place de choix avant l’arrivée sur le marché de la toxine botulinique. Cette dernière a relégué le lifting au second plan. Débutée précocement et à bon escient, la toxine permet d’assurer au sourcil une position juste.
En effet, la toxine est un myorelaxant ; elle met au repos le muscle pour un effet de détente. Cependant, cet équilibre est fragile et il convient de traiter l’ensemble de la zone sourcils + front + glabelle, siège de la ride du lion située entre les deux sourcils.
En 2013, Il est impensable de traiter un sourcil seul, sans envisager la balance neuromusculaire que représente le couple front/glabelle. Cela s’explique par les effets opposés du muscle frontal qui élève le sourcil dans sa portion médiane et distale, et des muscles corrugator et procerus de la glabelle qui sont abaisseurs. Dans ce couple infernal, c’est 50/50. Une pointe de Botox élève la queue du sourcil avec légèreté, tout en mettant au repos les cordes frontales, évitant à tout prix un sourcil triangulaire et agressif. Un beau regard est un regard doux.
L’acide hyaluronique a parfaitement sa place pour une prise en charge globale. Sucre présent à l’état naturel dans le derme, il permet également de « jouer » sur le sourcil. Pour un effet volumateur, l’acide hyaluronique sera placé sous la queue du sourcil, au niveau du coussinet adipeux de Charpy. Cela donne au regard un aspect rond et délicat, plus jeune car rebondi, sans excès. Pour un effet comblant, l’acide sera placé avec justesse dans l’organe en rouleau de l’œil, qui, avec l’âge, involue jusqu’à disparaitre. C’est une zone délicate proche du cantus interne. Cela restaure la plénitude de l’œil et évite le côté ossifié.
Le praticien aguerri saura jouer sur les différences de réticulations de produit et sélectionner le meilleur produit pour telle ou telle indication.
Le sourcil peut également bénéficier de traitement complémentaire à titre de radiofréquence sur le front pour stimuler le collagène, d’ultrasons, de lasers de remodelage du front ou bien encore de mésothérapie esthétique gorgée de vitamines. « Combiner les méthodes, c’est gagner la bataille contre le temps ».
Quels sont les modes opératoires ?
La majorité de ces techniques se pratiquent de façon ambulatoire. Le résultat est souvent immédiat ou s’installe en quelques jours, pour une durée de six mois pour la toxine à douze mois pour les fillers.
L’éviction sociale est souvent minime, permettant au patient de reprendre sa vie active immédiatement après le geste. L’injection, bien préparée, est indolore. Le risque majeur reste l’hématome.
Quelle place pour les techniques combinées ?
En médecine esthétique, pour des résultats efficaces et durables, l’association de techniques avec un timing adéquat est primordiale. Toxine et acide hyaluronique démontrent ici leur parfaite symbiose.
Quelles sont les perspectives dans un avenir proche ?
Le marché nord-américain bénéficie déjà d’un nouveau produit indiqué dans la repousse ciliaire. Il s’applique sur le bord libre de la paupière supérieure chaque soir durant plusieurs semaines. Ce pinceau magique, dénommé « Latisse » de chez Allergan, soutient le regard en étoffant les cils pour un regard de biche.
Un regard jeune, un sourcil « bas »
En conclusion, ouvrir le regard sur le monde qui nous entoure suppose de préserver la ligne sourcilière la plus basse possible. Le rajeunissement du regard passe par une prise en charge de l’écosystème de l’œil. Voilà toute la complexité de l’œuvre pour un résultat naturel et durable. Il est plus important de prévenir les ptoses que de les « guérir ». La combinaison des techniques non invasives est la clé ! Ouvrez l’œil, et le bon !
publié: 10.10.2016