La place de la Cryolipolyse dans la prise en charge de la gynécomastie.

La gynécomastie

La « poitrine » d’un homme est composée principalement des « pectoraux » (muscles) et d’une composition de graisse et de glande mammaire, placée en avant sous la peau, représentant le sein masculin. Celui-ci grandit au cours de la croissance et de la puberté mais reste normalement petit, peu détectable.

La gynécomastie est le développement excessif de cette glande mammaire chez l'homme. Elle peut toucher un seul sein (forme rare) ou les deux côtés, de façon plus ou moins asymétrique.

Lorsque l’excès de poitrine est lié à l’accumulation isolée de graisse, on parle alors d’adipomastie. C’est un phénomène d’apparition progressive et fréquemment observé au cours du vieillissement, particulièrement après 50 ans.

Les formes à composante mixte (graisse et glande) se nomment adipo-gynécomastie.

Chez le sujet jeune ou devant le développement récent d’une gynécomastie chez le sujet adulte, un bilan complet devra être réalisé par le médecin traitant avec des examens complémentaires à la recherche d’une cause générale endocrinienne ou tumorale exogène.

Une échographie testiculaire sera par exemple classiquement prescrite au cours de cette exploration chez le sujet jeune à la recherche d’une tumeur.

Certains médicaments pris au long cours peuvent être incriminés responsables du développement d’un gynécomastie iatrogène.

Dans les cas standards, des examens complémentaires, notamment une mammographie et une échographie, permettront de faire le bilan morphologique et apprécier la répartition graisse-glande.

La gynécomastie se rencontre fréquemment à l'adolescence : 

• 40 % des garçons présentent au moment de la puberté une petite gynécomastie

• Vers 15 ans, la fréquence peut atteindre 65 %

• Chez certains garçons, la gynécomastie peut dépasser 4 cm de diamètre

• On estime à 4 % la proportion des adultes porteurs d'une gynécomastie pubertaire persistante.

• La gynécomastie survient donc à toute âge, mais un pic de fréquence est noté entre 50 et 80 ans, représentant 75 % des hommes.

L’adipomastie adulte est finalement très fréquente, presque quasi-constante quand une prise de poids se produit avec le temps. Les candidats potentiels sont donc très nombreux.

Attitude thérapeutique

La gynécomastie est parfois physiologique et se résout souvent spontanément pendant les quelques années qui suivent son apparition. Il ne faudra donc pas se précipiter pour traiter le problème à l’adolescence.

Au-delà de cette période de vie et en fonction de la gêne occasionnée, un traitement peut être envisagé.

• Concernant le traitement esthétique, la seule proposition était jusqu’à maintenant chirurgicale par l’ablation directe de la glande avec incision au niveau de l’aréole. On peut alors parler de mastectomie sous-cutanée sub-totale. On laisse en effet un petit résidu de glande en arrière de l’aréole pour éviter un aspect en creux.

• Un excès cutané marqué imposant parfois un remodelage complémentaire avec des cicatrices plus importantes de lifting mammaire à cicatrice horizontale longue.

• La liposuccion qui aurait pu être une technique intéressante d’extraction sans cicatrice de la graisse excédentaire (présente dans l’adipomastie) s’est avérée décevante. La forte densité de la glande mammaire, fortement imbriquée avec les lobules graisseux, rend l’aspiration pénible et peu efficace.

Depuis quelques années la Cryolipolyse, cette méthode révolutionnaire de réduction de la graisse par le froid à trouver un très beau champ d’application au niveau de la poitrine masculine. Elle permet dans la grande majorité des cas de réduire de 30% la masse graisseuse, soit 50 % en moyenne en 2 séances.

Comment se déroule la séance ?

Des photos sont prises systématiquement avant la première séance comme référence. On peut mesurer le pli cutané ou utiliser une échographie de mesure de l’épaisseur du tissu adipeux. Certains appareils de Cryolipolyse sont équipés de cette technologie permettant un calcul rapide sur place.

On préconisera 1à 3 séances de 40 min. chacune, espacées de 1 à 2 mois.

Sans aucune contrainte, sans anesthésie, sans douleur (le seul désagrément et qui ne dure que quelques minutes est un pincement de la zone ; le froid fait l’anesthésie pour le reste de la séance), réalisée au cabinet la Cryolipolyse permet une réduction nette, souvent spectaculaire de l’excès de poitrine.

On peut la considérer comme la méthode de référence n°1 aujourd’hui. On peut même la proposer alors même qu’une chirurgie classique parait préférable, comme premier test.

Les contre-indications sont très rares :

• Troubles de la circulation sanguine (Maladie de Raynaud, Cryoglobulinémie)

• Pathologies cutanées chroniques : lupus, sclérodermie...

Les effets secondaires sont très rares :

• Brûlures, jamais constatées pour ma part au niveau de la poitrine et qui sont le plus souvent causées par des traitements réalisés en « institut » avec des machines bas de gamme et sans médecin.

• Hypertrophie paradoxale, complication exceptionnelle qui voit la graisse augmenter au lieu de diminuer dans les semaines qui suivent. Aucun cas signalé dans cette zone à ce jour. De toutes les façons, la chirurgie d’exérèse classique résoudrait le problème.

Conclusion

La Cryolipolyse est devenue un traitement référent en matière de traitement de l’adipo-gynécomastie.

Il représente un premier choix thérapeutique dans la grande majorité des cas avant de se lancer dans une opération chirurgicale plus lourde, qui devient très rare actuellement.