Rhinoplastie et obligation de moyens renforcée
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je lance un sujet à l'intention des patients et docteurs s'intéressant de près à la rhinoplastie.
Il n'est pas méconnu des spécialistes du nez que les techniques anciennes, "classiques" de rhinoplastie, qui consistent en la résection - sans économie - des cartilages et os du nez, provoquent des dégâts esthétiques et fonctionnels importants et souvent irréversibles. Des études scientifiques ont même prouvé le caractère nuisible des résections excessives de ces éléments du nez. De nombreux chirurgiens plasticiens continuent, malgré cela, à effectuer leurs rhinoplasties selon ces vieilles techniques.
Quand on sait qu'un médecin, un chirurgien esthétique dans le cas présent, à l'obligation de :
- se former continuellement aux dernières connaissances scientifiques médicales (article 11 du code de Déontologie médicale)
- respecter strictement ces connaissances médicales (toujours en développement) quand il soigne ses patients
- fournir les moyens les plus appropriés pour répondre à la demande de son patient. Il n'est pas soumis à une obligation de résultat mais de moyens "renforcés".
Le respect des dernières connaissances scientifiques ne fait-il donc pas partie de cette obligation de moyens renforcés ?
Un chirurgien esthétique qui effectuerait une rhinoplastie de réduction classique ne se trouve-t-il pas ainsi commettant une faute, pour laquelle il peut être condamné si son patient est insatisfait ?
Dans d'autres domaines de la médecine, les traitements de référence sont régulièrement mis à jour pour s'adapter aux dernières nouvelles, pourquoi ce n'est pas le cas pour la chirurgie plastique ?
Les conséquences d'une rhinoplastie mal conduite peuvent être catastrophiques pour le patient qui recherchait un réconfort par une amélioration esthétique mais qui se retrouve avec souvent une aggravation de son apparence, une détresse psychologique (culpabilité d'avoir eu recours à la chirurgie esthétique, regrets), sans possibilité de recours juridique.
Qu'en pensez-vous ? Peut-on faire avancer les choses ? Pourquoi ce manque de rigueur et de contrôle dans ce domaine ?
Autrefois, on soignait les malades en leur pratiquant des saignées, jusqu'à ce qu'une brillante âme se rende compte qu'on en tuait plus qu'on n'en soignait, et que d'autres thérapeutiques, meilleures, existent.
Si de nouvelles méthodes meilleures ont prouvé leur efficacité, pourquoi persister à autoriser l'emploi des anciennes ?
Dans l'attente de discuter avec vous,
Bien cordialement.
PS :
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19037690 : Étude sur la résection excessive des cartilages latéraux inférieurs : une erreur conceptuelle commune avec des conséquences fonctionnelles et esthétiques