Rhinoplastie et obligation de moyens renforcée

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Rhinoplastie et obligation de moyens renforcée

Maria.Essa59  |  visitor  |  Hauts-de-France
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Bonjour à toutes et à tous,
je lance un sujet à l'intention des patients et docteurs s'intéressant de près à la rhinoplastie.
Il n'est pas méconnu des spécialistes du nez que les techniques anciennes, "classiques" de rhinoplastie, qui consistent en la résection - sans économie - des cartilages et os du nez, provoquent des dégâts esthétiques et fonctionnels importants et souvent irréversibles. Des études scientifiques ont même prouvé le caractère nuisible des résections excessives de ces éléments du nez. De nombreux chirurgiens plasticiens continuent, malgré cela, à effectuer leurs rhinoplasties selon ces vieilles techniques.
Quand on sait qu'un médecin, un chirurgien esthétique dans le cas présent, à l'obligation de :
- se former continuellement aux dernières connaissances scientifiques médicales (article 11 du code de Déontologie médicale)
- respecter strictement ces connaissances médicales (toujours en développement) quand il soigne ses patients
- fournir les moyens les plus appropriés pour répondre à la demande de son patient. Il n'est pas soumis à une obligation de résultat mais de moyens "renforcés".
Le respect des dernières connaissances scientifiques ne fait-il donc pas partie de cette obligation de moyens renforcés ?
Un chirurgien esthétique qui effectuerait une rhinoplastie de réduction classique ne se trouve-t-il pas ainsi commettant une faute, pour laquelle il peut être condamné si son patient est insatisfait ?
Dans d'autres domaines de la médecine, les traitements de référence sont régulièrement mis à jour pour s'adapter aux dernières nouvelles, pourquoi ce n'est pas le cas pour la chirurgie plastique ?

Les conséquences d'une rhinoplastie mal conduite peuvent être catastrophiques pour le patient qui recherchait un réconfort par une amélioration esthétique mais qui se retrouve avec souvent une aggravation de son apparence, une détresse psychologique (culpabilité d'avoir eu recours à la chirurgie esthétique, regrets), sans possibilité de recours juridique.
Qu'en pensez-vous ? Peut-on faire avancer les choses ? Pourquoi ce manque de rigueur et de contrôle dans ce domaine ?

Autrefois, on soignait les malades en leur pratiquant des saignées, jusqu'à ce qu'une brillante âme se rende compte qu'on en tuait plus qu'on n'en soignait, et que d'autres thérapeutiques, meilleures, existent.
Si de nouvelles méthodes meilleures ont prouvé leur efficacité, pourquoi persister à autoriser l'emploi des anciennes ?



Dans l'attente de discuter avec vous,
Bien cordialement.

PS :
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19037690 : Étude sur la résection excessive des cartilages latéraux inférieurs : une erreur conceptuelle commune avec des conséquences fonctionnelles et esthétiques
catleyarose  |  visitor  |  Bourgogne-Franche-Comté
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C'est drôle, je pensais à ça l'autre jour. Je ne parle pas des insatisfactions esthétiques qui résultent d'une insuffisance de résultat, mais des nez vraiment amochés après l'opération. Concernant les manquements manifestes, je ne comprends pas qu'il n'y ait pas un fonds ou une assurance qui pourrait couvrir les patientes, mêmes si ces ratés ne viennent pas d'une erreur du chirurgien. Il n'est pas normal qu'une patiente qui n'est pas défigurée à la base et qui cherche une amélioration se retrouve avec un résultat bien pire qu'avant, que le chirurgien soit en cause ou pas, à la limite ce n'est pas le plus important. Le Conseil de l'Ordre devrait dans ce cas permettre aux patientes de trouver un autre chirurgien gratuitement pour rattraper les dégâts. La situation est ubuesque quand on y pense, et les ratés s'enchaînent obligeant des patientes qui n'ont rien demandé (hormis à être mieux dans leur peau) à s'endetter sur de longues années et à souffrir horriblement psychologiquement. Il y aurait matière à faire une pétition au Conseil, qu'en pensez-vous ? Peut-être un nombre important de signatures pourrait alerter sur des mesures à prendre.
Maria.Essa59  |  visitor  |  Hauts-de-France
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Votre idée est intéressante, et me fait penser à l'indemnisation des victimes d'accidents médicaux. Celle-ci intervient en revanche quand la responsabilité du docteur n'est pas en jeu, càd quand il n'y a pas eu faute du médecin, en cas d'aléa thérapeutique. Elle ne s'applique surement pas aux erreurs/aléas de la chirurgie esthétique. Pourquoi ?
Je trouve qu'au contraire la responsabilité du chirurgien a toute son importance : c'est le défaut de connaissance de l'anatomie du nez en général et de celle de son patient (ses caractéristiques propres comme l'épaisseur de sa peau, la souplesse de ses cartilages, etc.) et l'exécution de gestes appris par coeur sans adaptation à la singularité de la situation qui entraîne (entre autre) les dégâts de la rhinoplastie.
"Ceux qui font la loi" trouvent cela injuste de donner raison/réparation/indemnisation aux patients de la chirurgie esthétique parce que ce domaine est considéré futil, non nécessaire, superficiel.
C'est hypocrite, on permet la chirurgie esthétique mais on interdit toute réclamation en cas de mauvaise tournure. On autorise les actes "futils" sans mettre en place de règles rigoureuses pour éviter les erreurs, et admettre la responsabilité de ceux qui les commettent.

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catleyarose  |  visitor  |  Bourgogne-Franche-Comté
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Le truc, c'est que c'est trop compliqué dans ce cas de prouver à qui revient la faute, au chirurgien ou à "pas de chance". Seulement des vies sont gâchées pour des interventions de confort, c'est ce qui est intolérable. Le ratio motivation de l'intervention/résultat est trop important. Quand on se fait opérer d'une tumeur au cerveau et qu'on reste paralysé à vie, c'est un drame mais un drame qui a pu être envisagé à un moment où un autre. Quand on veut avoir un joli nez et qu'on est défiguré, c'est un drame, mais un drame pas du tout du tout envisagé. Il devrait au moins y avoir des audits réalisés dans chaque hôpital, chaque clinique privée auprès des patients pour faire un bilan des résultats de tel ou tel chirurgien et que ces chiffres soient accessibles aux patients. Ce serait déjà un petit pas qui pousserait les chirurgiens à faire au mieux de leur compétence ou à refuser les cas pour lesquels ils s'estiment incompétents. Là, on a à boire et à manger et tout continue comme s'il n'y avait de problème nulle part.
Dr Thomas Martin  |  Premium member  |  Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique  |  Lyon
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Bonjour
Certains aspects de votre réfléxion sont interessants.
Il est évident que tout chirurgien doit se former "en permanence" et c'est trés majoritairement le cas en France.
La Rhinoplastie est un cas à part , c'est un "monde à part" au sein de la chirurgie faciale ou la formation est "permanente".
Il n'existe pas "une technique" opératoire, c'est un ensemble de gestes, de techniques propres à chaque chirurgien, même si des grands principes existent évidemment. C'est en voulant reproduire une technique "standardisée" que l'on a parfois des complications et les résections de cartilages en font partie.
Il est connu depuis longtemps que les résections excessives de cartilages entraînent déformations et problèmes fonctionnels....maintenant qu'est ce qu'une "résection excessive".....? ce qui faisait dire à l'un de mes maîtres " en Rhinoplastie l'important n'est pas ce que l'on enlève mais ce qu'on laisse"...
Les publications médicales sont trés utiles mais pas ne sont pas toujours une référence "intemporel" (exemple des résection complète des cornets qui ne font plus et dont des publications ventaient les mérites, meme chose pour les ménisques au niveau du genou, etc etc)
Aujourd'hui la rhinoplastie est plus "conservatrice", on préfère quand cela est possible les techniques de sutures aux résections, des techniques de "camouflages" etc ...l'apport de la piézochirurgie est également un plus et permet des gestes plus précis sur les os.
Apres comme toute chirurgie cela reste de "l'humain", avec toujours une part aléatoire quelque soit le chirurgien et sa compétence...

Cordialement
Maria.Essa59  |  visitor  |  Hauts-de-France
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Évidemment, il n’existe pas une seule technique valable et chaque cas est singulier, chaque patient a sa demande (relever une pointe tombante, réduire une bosse, etc.).
Il est bien connu que les techniques de rhinoplastie classique sont à l’origine de défauts esthétiques et d’altérations fonctionnelles, vous le confirmez.
C’est pourtant ce que j’ai subi, et c’est malheureusement ce qui est appliqué à encore beaucoup de patients.
Qu’est-ce qu’une résection excessive ? Dès lors que l’apparence normale et/ou la fonction du nez est altérée : pointe pincée, rétraction alaire, ptose ou déviation de la pointe, bosses cartilagineuses, déformation en V inversé, insuffisance de la valve externe ou de la valve interne, ensellure, etc.
Et oui, la chirurgie n’est réalisée que par des humains, mais que notre humanité ne nous serve pas d’une excuse pour se déresponsabiliser. Le chirurgien a le devoir de se former et de n’exécuter un acte que s’il dispose des compétences pour le faire. Il a le devoir d’assumer son erreur quand il en commet une, et doit pouvoir répondre de ses erreurs devant la justice ou son patient quand il réclame réparation.
Ainsi un chirurgien réséquant une partie des cartilages alaires se doit de les renforcer parce qu’il est connu et admis par les spécialistes qu’un collapsus de ces cartilages se produira tôt ou tard détériorant l’aspect et la fonction du nez (par exemple). Ce n’est pas « humain » d’oublier ou de ne pas savoir réaliser correctement une rhinoplastie. La rhinoplastie n’est pas un geste totalement imprévisible.
Ce que je déplore, c’est qu’un chirurgien se déresponsabilise du mauvais résultat manifeste (je ne parle pas d’une irrégularité mineure). Ses pairs reconnaissent le mauvais travail, mais ne diront jamais « CE chirurgien a fait un mauvais travail ! ».


Merci pour votre réponse et cordialement.

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Dr Olivier Gerbault  |  Basic member  |  Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique  |  Paris, Vincennes
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Bonjour madame
tout d'abord je comprends parfaitement votre réaction et la révolte qui ressort de vos propos.
La formation continue aux techniques et aux principes actuels de la rhinoplastie devrait être la règle pour ceux qui pratiquent la rhinoplastie, et il en est de même pour les autres domaines de la médecine et de la chirurgie. Mais ce n'est pas la réalité en France...
La réponse du Dr Martin est très censée et montre la difficulté de faire la part des choses. Au final, cela est peut etre malheureux, mais c'est au patient de se renseigner pour voir si le chirurgien qu'il va voir est bien formé à la rhinoplastie et aux techniques et concepts actuels de cette spécialité.
Vous avez parfaitement résumé ce qu'est la rhinoplastie ancienne et ce qu'est la rhinoplastie actuelle. Avant, on cassait les os à l'aveugle, on retirait du cartilage sans rien reconstruire... et les nez étaient souvent deformés, avec des difficultés respiratoires... Actuellement, on remodèle les os sous contrôle visuel direct, on remodèle également les cartilages en en retirant un minimum, on restructure le nez pour qu'il puisse rester stable dans le temps... Le seul hic, c'est que les techniques actuelles sont beaucoup plus complexes, plus longues et exigeantes que les techniques anciennes.... chaque chirurgien fait ensuite son choix. Le mien est depuis de nombreuses années de faire des formations en faisant venir les meilleurs chirurgiens du monde en France, de participer aux formations des collègues à travers le monde en donnant des conférences à des meetings internationaux et en opérant des patients lors de ces meetings. Mais je me forme par la même aux techniques les plus actuelles et les plus pointues en permanence, afin d'en faire bénéficier mes patients.
Je vous souhaite bonne chance pour la suite
Bien sincèrement
Dr Olivier Gerbault
Chir. Esthétique Plastique & Reconstructrice
3-5 Cours Marigny - 94300 Vincennes - France
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Répondre à Dr Olivier Gerbault

Maria.Essa59  |  visitor  |  Hauts-de-France
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Bonjour Docteur,
"c'est au patient de se renseigner pour voir si le chirurgien qu'il va voir est bien formé à la rhinoplastie et aux techniques et concepts actuels de cette spécialité."
N'est-ce pas trop exigent de demander au patient (ignare dans ces domaines) de vérifier les compétences ultra-spécialisées du chirurgien qu'il va rencontrer ? Cela n'incombe-t-il plutôt pas à des instances justement spécialisées dans ce domaine, des experts, des autorités compétentes comme la HAS par exemple. Un patient qui n'a pas passé ces après-midi à s'éduquer et se renseigner sur la rhinoplastie n'a pas les informations nécessaires pour savoir si oui ou non un chirurgien lambda est compétent ou non dans ce domaine (Il ne sait pas que la malposition céphalique de ses cartilages alaires nécessite une transposition des crus latérales, mais trouve son nez "gros et en forme de boule" et voudrait "réduire la forme de boule"). Le fait qu'il soit inscrit au Conseil de l'Ordre et aux sociétés de chirurgie plastique etc. représente une forme de "garantie" pour le patient qui ne va pas nécessairement mener une enquête sur les capacités du chirurgien (bien sûr il va se renseigner par le bouche à oreille pour savoir si d'autres patients ont été satisfaits ou non).
Et même en passant ses après-midis à se renseigner sur les techniques de la rhinoplastie, comment vérifier les compétences réelles d'un chirurgien ? Il n'y a aucun registre aucune base de donnée qui renseigne sur les statistiques/performances d'un chirurgien.
Au final, le patient donne sa confiance au praticien qui ACCEPTE de réaliser l'acte parce qu'il se sent compétent pour le faire. Il met là, à mon sens, en jeu sa responsabilité en cas d'utilisation d'une technique obsolète ou qui n'est pas conforme aux connaissances scientifiques actuelles.
A mon humble avis, donc, ce n'est pas au patient de s'assurer de la formation professionnelle continue du praticien qu'il choisit. Ce devoir est celui du praticien et des différentes instances qui sont censées les réguler.
Je vous félicite, en tous les cas, de veiller à votre formation continue qui à mon sens est un devoir absolu tant les connaissances scientifiques évoluent vite. Le but étant au moins de ne pas nuire (primum non nocere).
Bien cordialement.

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Swan13  |  visitor  |  Provence-Alpes-Côte d'Azur
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Bonjour, votre réflexion est très intéressante et j'approuve tout ce que vous dites, et ce qui est le plus déplorable c'est qu'un patient visiblement raté n'a jamais gain de cause! quand il veut attaquer un chirurgien ou plutôt un boucher dans certains cas! il doit faire des démarches interminable et payer des sommes astronomique pour au final se rendre compte qu'un chirurgien sera toujours en position de force car plus de fric pour payer des renards d'avocats, puis la loi n'est pas réellement en faveur du patient dans ce domaine car trop de flou artistique, et se battre contre un hôpital dans d'autres cas c'est juste peine perdue

Et je ne suis pas d'accord du tout avec ce que dit le Dr Gerbault quant au fait qu'il faille se renseigner sur les compétences du chirurgien, quand on va chez le coiffeur on va pas aller faire des recherches sur les techniques capillaire pour savoir si tel produit est mieux pour nos cheveux, et faire une enquête approfondie sur les compétences du coiffeur en question, pour moi c'est la même chose, bien sûr il ne faut pas se lancer tête baissée dans une rhinoplastie, il faut un minimum se renseigner, mais de toute manière c'est quasi impossible de savoir si le chirurgien sera réellement compétent dans notre cas, et puis quand on pose trop de questions et qu'on cherche trop à comprendre on nous prend pour une patiente chiante qui fera des histoires et on ne veut pas nous opérer, moi j'ai fait des recherches avant ma R1 et ce n'est pas pour ça que je suis une réussie de la rhinoplastie

Et j'estime que nous devrions même pas nous poser de questions quant aux compétences de tel ou tel chirurgien, s'il a fait autant d'études cela devrait aller de soit qu'il est compétent, malheureusement je crois que certains ont juste chauffé les bancs de la fac de médecine et ont juste vu l'appât du gain en choisissant le crédo de la chirurgie esthétique

Répondre à Swan13

Dr Olivier Gerbault  |  Basic member  |  Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique  |  Paris, Vincennes
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Bonjour madame
je comprends la déception qui est la votre après une intervention insatisfaisante, mais j'ai du mal à comprendre votre réflexion: vous me dites que vous n'êtes pas d'accord quand je conseille vivement de bien se renseigner avant de faire une rhinoplastie, mais c'est apparemment ce que vous avez fait. Je pense que c'est une condition nécessaire mais pas suffisante. Par ailleurs, il y a différentes façons de "bien se renseigner"...

Si vous comparez se faire faire une rhinoplastie à aller chez le coiffeur, je ne crois pas que je pourrai vous convaincre de quoi que soit! En revanche, il en est de même pour les chirurgiens que pour les coiffeurs et pour toutes les professions: il y a des bons et des moins bons. Les conséquences ne sont juste pas les mêmes. Plus les conséquences sont importantes sur votre vie, plus il est essentiel de bien se renseigner avant. Et cela ne vaut pas que pour les rhinoplasties.
Je vous souhaite bonne chance pour la suite

Dr Olivier Gerbault
Chir. Esthétique Plastique & Reconstructrice
3-5 Cours Marigny - 94300 Vincennes - France
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Swan13  |  visitor  |  Provence-Alpes-Côte d'Azur
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Je ne suis pas d'accord avec cette phrase là : "mais c'est au patient de se renseigner pour voir si le chirurgien qu'il va voir est bien formé à la rhinoplastie et aux techniques et concepts actuels de cette spécialité."

Tous les chirurgiens ont la même formation de base, et s'ils opèrent des nez c'est qu'ils sont formés pour, donc j'estime que cela ne devrait pas être à nous de faire des recherches sur les techniques... c'est bien trop complexe pour nous qui n'avons pas fait médecine, moi je me suis renseigné mais mes recherches ont été sur les avis des patients opérés et sur le côté pro du praticien comme la majorité des patients le font en R1, cela n'est pas pour autant que nous sommes tous réussi, c'est honteux ces chirurgiens qui vous promette un résultat et finalement vous font l'inverse, la comparaison c’était pour que les gens comprennent que quel que soit le domaine ce n'est pas à nous de nous renseigner si la technique utilisée est bonne car nous ne sommes pas formé pour.

Pour ma R2 comme vous le savez je me suis énormément renseigné justement car j'ai été déçu par un premier chirurgien donc par la force des choses je me suis bcp renseigné sur les techniques et sur tous les chirurgiens de la planète même, et bien laissez moi vous dire que ce que même en faisant toutes ces recherches on a pas forcément la réponse de quel chir choisir en étant sûre, nous pouvons être sûre de notre choix uniquement quand nous sommes opérés et réussi, donc quand vous dites que le patient doit se renseigner si le chir choisi est à la page sur les techniques et concept et j'en passe et bien c'est pas pour cela qu'il sera satisfait. Et c'est pas parce qu'un chir met en place de nouveaux concept et qu'il est formé aux nouvelles approches en matière de rhino qu'il est forcément bon, je pense que la rhinoplastie c'est un milieu ou trèèèès peu sont réellement compétent, c'est pour ça qu'il y'a tant de rattage, et arrêtez de sous entendre que c'est de la faute du patient s'il a été raté

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Maria.Essa59  |  visitor  |  Hauts-de-France
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Pourquoi un patient raté n'a-t-il jamais gain de cause ?

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Swan13  |  visitor  |  Provence-Alpes-Côte d'Azur
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Je me pose moi même la question...

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Maria.Essa59  |  visitor  |  Hauts-de-France
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Je comprends votre réponse et effectivement, il vous semble injuste de faire reposer la responsabilité de l'échec d'une rhinoplastie sur l'incompétence seule du chirurgien.
Je pense que, contrairement à d'autres domaines où la rigueur n'est pas une nécessité absolue, où en tout cas l'erreur n'a pas de conséquences dramatiques sur la vie de quelqu'un (la coiffure par exemple), dans la chirurgie esthétique, surtout faciale, dans la rhinoplastie, il ne devrait pas y avoir "des bons et des moins bons". Ce n'est justement pas un domaine qui autorise une large marge d'erreur.
Prenons l'exemple (non pas du coiffeur alors) d'un cardiologue. Trouveriez-vous tolérable qu'un mauvais diagnostic / traitement réduise votre espérance de vie d'une dizaine d'années, par non respect des dernières recommandations de la spécialité ?
La réponse est naturellement non, tout comme il n'est pas tolérable de se retrouver avec une apparence pire qu'au départ, avec des déformations gênantes dans votre vie relationnelle.
Faut-il étudier la cardiologie pour confronter ses connaissances à celle du cardiologue, pour enfin être en mesure d'accepter ses soins ? Cette attitude en pratique est d'une part extrêmement mal vue par les professionnels qui ont passé plusieurs années à se former à cette spécialité, et d'autre part difficile à tenir : L'information n'est pas librement disponible à tout le monde. Tout le monde n'a pas les capacités de comprendre et retenir les principes de la spécialité, ni n'a les années d'expérience du praticien et donc l'intuition qui va avec.

Alors, comment "bien se renseigner" avant une rhinoplastie ?
Certes il ne suffit pas de taper sur google.com le nom du chirurgien + rhinoplastie ou rhinoplasty. Internet est une source infinie d'information comme de désinformation. Les avis négatifs sur un chirurgien sont assez faciles à éliminer des résultats google ou d'une page web. Les avis positifs sont faciles à falsifier. Bref cette voie là est clairement insuffisante.
Faut-il alors étudier la rhinoplastie et confronter le chirurgien avec ses connaissances ? Cette attitude nous vaudrait volontiers les soupirs du professionnel qui n'hésiterait pas avec un "je suis docteur, vous êtes patient".

Ce qui est, en réalité, à la portée d'un patient lambda, est de rencontrer les différents chirurgiens, poser les questions simples sur le déroulement de l'intervention, ses risques. Regarder quelques photos de patients avec le même profil que le sien (A noter d'ailleurs que les photos se retouchent très facilement). Rechercher l'avis d'autres patients satisfaits ou insatisfaits, comprendre le cas échéant la raison de l'insatisfaction.

Le patient n'a pas les moyens de connaître les compétences réelles du spécialiste qu'il a en face de lui, seulement quelques indices épars tantôt en faveur tantôt en défaveur. Dire qu'un patient a eu un mauvais résultat parce qu'il a choisi le mauvais docteur est cruel, et en grande partie faux.
Le chirurgien esthétique est un commercial, un vendeur, qui ne va certainement pas vous dire qu'il n'est pas très bon en rhinoplasties. "Oui, on peut réduire votre bosse, oui, on peut remettre droit votre cloison".
Le tort du patient est donc dans sa naturelle "naïveté". Peut-on le rendre responsable de son mauvais résultat parce qu'il a eu tort de croire que le chirurgien qu'il a choisi était bon, parce qu'il a fait confiance ? Alors même que la confiance est base de la relation médecin-patient.
Peut-on rendre responsable (par analogie) la victime d'un escroc parce qu'elle a fait confiance en cet escroc ?
Je ne cherche bien sûr pas à qualifier tous les chirurgiens esthétiques d'escrocs (il en existe des compétents j'en suis convaincue), malheureusement, certains en présentent le profil.
Je respecte les chirurgiens esthétiques qui ne font PAS de rhinoplasties, ne s'en sentant pas capables.
Je respecte également les chirurgiens qui assument leurs erreurs, proposant de les réparer sans frais ou de les rembourser, leur permettant de solliciter l'expertise d'autres spécialistes. Cela en pratique n'arrive pas souvent...
Une idée intéressante, qui risquerait en revanche de nuire au business de certains, serait de publier officiellement les performances d'un praticien : pourcentage de réussite dans telle intervention, pourcentage de reprise, notation de la qualité du suivi post-opératoire, etc., avec régulation par une autorité officielle.

Répondre à Maria.Essa59

Maria.Essa59  |  visitor  |  Hauts-de-France
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Une attitude critiquable est aussi celle des docteurs fermant les yeux sur les erreurs du confrère, voir même le protégeant.
Tout chirurgien qui se respecte devrait travailler en aspirant vers le perfectionnement, sans cela ses actes n'ont que peu de sens.
Ceci implique une rigueur personnelle et professionnelle que tout le monde n'a pas. Admettre que son confrère n'a pas bien fait son travail n'est pas non-déontologique, tant que cela reste dans l'intérêt du patient lésé (et non dans son propre intérêt). Peu en sont capables, et attribueront l'échec au hasard, à l'aléa, "c'est le jeu ma pauvre Lucette".

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Dr Olivier Gerbault  |  Basic member  |  Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique  |  Paris, Vincennes
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Bonjour madame
je comprends parfaitement vos propos et suis en accord avec la quasi totalité de ce que vous écrivez. J’ajouterais que les patients qui prévoient une rhinoplastie devraient avoir en mémoire ce que vous décrivez et suivre vos recommandations.

En revanche, je suis en total désaccord quand vous affirmez que les chirurgiens plasticiens sont des commerciaux! Il en existe certainement, comme dans toutes les professions libérales, mais cela n'est pas du tout le moteur de la majorité d'entre eux.

Personnellement, je décline l'opération pour près du tiers de mes patients, souvent pour des raisons psychologiques (car ce facteur est aussi essentiel que les facteurs techniques dans la réussite d'une rhinoplastie). Une autre raison est que le patient doit absolument faire équipe avec son chirurgien pour qu'une opération soit réussie: lorsque je sens que cela n'est pas le cas, je préfère conseiller aux patients de trouver un autre chirurgien avec qui ils peuvent être en parfaite adhésion. Je comprends parfaitement à quel point cet accord, cet esprit d'équipe, cette confiance sont compliquées de la part de patients qui ont déjà eu des déconvenues. J'opère 6 à 8 rhinoplasties par semaine en moyenne, et plus de la moitié sont des secondaires. Je connais bien les blessures psychologiques que peuvent laisser une intervention imparfaite. Mais ce que doivent comprendre les patients, c'est que certains chirurgiens se battent quelque soit le temps qu'ils passent au bloc et l’énergie qu'ils peuvent dépenser, pour obtenir le résultat le plus parfait, comme ils le feraient pour un membre de leur famille.

Tous mes patients ont dans leur fiche d'information et leur consentement éclairé le fait que des retouches sont parfois nécessaires (dans environ 5% des cas de rhino primaire me concernant), qu'en cas de retouche, je ne prends aucun honoraire. Je prends à chaque consultation des photos de mes patients sous tous les angles, les compare aux photos d'avant avec eux et nous commentons ensemble les résultats. J'analyse aussi avec eux l’évolution de la respiration nasale.... Bref impossible de tricher dans ces cas, impossible de ne pas constater les problèmes s'il y en a, et il est après de notre devoir de tout faire pour corriger d’éventuels défauts.

En conclusion nous sommes là pour aider nos patients. Mais quoique l'on puisse en penser, il y a effectivement des chirurgiens plus ou moins bons, comme dans tous les métiers, et aussi plus ou moins conscients de leur "niveau". Cette évaluation de ses compétences est critique en chirurgie comme dans plusieurs métiers sensibles. Comme elle n'est pas institutionnalisée en France, c'est à nous de la mettre en oeuvre. Je le fais personnellement de par ma participation quasiment tous les mois aux congrès scientifiques les plus élevés, que ce soit en Europe, aux Etats Unis, au Brésil, au Moyen Orient (tout cela au moins est très facile à vérifier sur google). Cela me permet d’échanger constamment avec les meilleurs chirurgiens dans leur domaine, de comparer les techniques, les évolutions....
Félicitations en tous cas pour votre clairevoyance, bien cordialement

Dr Olivier Gerbault
Chir. Esthétique Plastique & Reconstructrice
3-5 Cours Marigny - 94300 Vincennes - France
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Maria.Essa59  |  visitor  |  Hauts-de-France
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Malheureusement, même en ayant respecté toutes les étapes nécessaires avant l'intervention, je me retrouve avec un résultat qui ne correspond pas du tout au projet pré-op d'une part, et des déformations d'autre part, qui sont très difficiles (si ce n'est impossible ?) à réparer.
Si j'ai rempli ma part du contrat, que je me retrouve lésée et aggravée par les erreurs (volontaires comme involontaires) du chirurgien que j'ai choisi, n'ai-je pas droit à réparation ?
Avez-vous des conseils à donner aux patients "ratés" ?

Quels sont ces chirurgiens qui se battent au bloc pour l'intérêt de leur patient ? Je serais plus qu'honorée de les rencontrer et de travailler avec eux pour essayer de retrouver mon visage...
Merci pour votre participation à ce post, et j'espère que vous faites partie de ceux qui ne considèrent pas leurs patients comme de simples clients, qui respectent leurs patients, leurs souhaits, et qui savent reconnaître et s'excuser de leurs erreurs (qui existent toujours comme le disait le Dr Thomas Martin, vous êtes humains).

Répondre à Maria.Essa59

Dr Olivier Gerbault  |  Basic member  |  Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique  |  Paris, Vincennes
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  • 817 J'aime
Bonsoir madame
je suis réellement désolé de ce qui vous arrive.
Je serai heureux de vous aider, et au moins vous donner mon avis de façon gracieuse.
j'espère dans tous les cas que vous trouverez une issue favorable.
Bien cordialement

Dr Olivier Gerbault
Chir. Esthétique Plastique & Reconstructrice
3-5 Cours Marigny - 94300 Vincennes - France
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Visiting professor of the International Society of Aesthetic and Plastic Surgery

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Ryima  |  visitor  |  Grand Est
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  • 120 J'aime
Coucou Maria,
Je te souhaite beaucoup de courage, et j'espère que tu vas trouver "the"chirurgien qui te redonnera le sourire...ne perds pas espoir

Répondre à Dr Olivier Gerbault

Maria.Essa59  |  visitor  |  Hauts-de-France
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D'autres questions me viennent en tête, auriez-vous l'amabilité de me renseigner ?
- quelles sont les conditions d'inscription aux sociétés françaises de chirurgie plastique et esthétique ? aux sociétés internationales ?
- La SOFCPRE peut-elle intervenir dans la conciliation au cours d'un litige entre un patient et un chirurgien plasticien ?
- y-a-t'il des conditions nécessaires à la participation à un congrès scientifique spécialisé ? Faut-il pratiquer x rhinoplasties par an pour participer à un congrès sur la rhinoplastie, par exemple ?

En vous remerciant,
Cordialement.

Répondre à Maria.Essa59

Maria.Essa59  |  visitor  |  Hauts-de-France
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A quoi correspond l'accréditation accordée par la SOFCPRE ("Plastirisq") ?

Répondre à Maria.Essa59

Dr Olivier Gerbault  |  Basic member  |  Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique  |  Paris, Vincennes
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Pour votre information:
.les prérequis pour être membre d'une société scientifique sont généralement minimes (généralement avoir le spécialité ordinale) et ne garantissent en aucun cas une compétence particulière. La seule société qui a des exigences plus élevées (quant à la formation en rhinoplastie, le nombre de rhinoplasties par an...) est la Rhinoplasty Society (aux USA)
.la SOFCPRE n'a ni les prérogatives, ni vocation à intervenir dans des conflits entre patient et médecin.
Plastirisq est un organisme chargé de valider des pratiques de securité au bloc opératoire et n'a rien à voir avec la compétence des chirrugiens
.Il n'y a aucun prérequis pour s'inscrire à un congrès scientifique, à part être médecin, et pour certains congrès être spécialiste. Le niveau des congrès est aussi extrêmement variable...

En définitive, il n'y a pas un élément qui vous permette d'avoir une évaluation objective de la compétence d'un chirurgien; c'est un faisceau d'éléments qui vous permettra d'avoir une idée préalable, et comme vous l'avez précisé, c'est en allant voir des chirurgiens spécialisés que vous pourrez vous faire une opinion.

Bonne chance à vous, bien cordialement


Dr Olivier Gerbault
Chir. Esthétique Plastique & Reconstructrice
3-5 Cours Marigny - 94300 Vincennes - France
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Visiting professor of the International Society of Aesthetic and Plastic Surgery

Répondre à Maria.Essa59

Swan13  |  visitor  |  Provence-Alpes-Côte d'Azur
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Je suis complètement d'accord avec ton commentaire, bravo tu as tout dis!!

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