Mon enquête sur le temps de dégonflement de l'oedème

Bonjour à toutes et tous,

Je ne suis pas vraiment venu vous détailler la rhinoplastie dont j’ai bénéficié début mars et évaluer précisément mon chirurgien même si pour aller vite sur ces points je dirais que le docteur François Allouche a été très bien avec moi et qu’il a fait un super boulot.

Celles et ceux qui l’on rencontré savent que c’est un « personnage » qui peut se montrer surprenant, impatient, énigmatique, taquin, fantasque, etc. et que sa communication peut parfois dérouter. Il n’en demeure pas moins un très bon professionnel, très expérimenté (35 ans d’expérience), sérieux, exigeant avec lui-même, et talentueux.

Je suis surtout venu vous parler du dégonflement de l’œdème consécutif à une rhinoplastie. Car comme beaucoup d’autres personnes ayant subi une rhinoplastie, mon nez a sacrément gonflé après l’opération. Cela m’a beaucoup inquiété. En recherchant à en savoir plus sur le processus de dégonflement de l’œdème, je me suis aperçu que l’on trouvait beaucoup d’infos approximatives et parfois contradictoires sur Internet alors que ce sujet est au cœur des préoccupations des personnes opérées (ou qui souhaitent l’être).

J’ai donc réalisé une enquête sur cette question à partir des informations que j’ai glanées sur des sites internet de chirurgiens français, américains et anglais et des forums dédiés à la rhinoplastie. Je tenais à vous présenter mes trouvailles en espérant qu’elles puissent vous éclairer et si possible vous rassurer. Je précise que je n’ai pas de formation médicale. Je ne suis pas un médecin mais un spécialiste de l’information qui a passé de nombreuses heures à travailler sur ce sujet.

Il faut savoir que le gonflement du nez après le retrait de l'attelle peut réellement « éclipser » le résultat final durant des semaines voire des mois. Le dégonflement de l'œdème est un processus lent, progressif, subtil, qui peut sembler beaucoup trop long, pénible et frustrant.

Ce processus demande des trésors de patience qui peuvent conduire au découragement : les déprimes ne sont pas rares ni les « coups de sang » contre le chirurgien que l'on peut être tenté de qualifier d'incompétent… à tort. Il prend généralement entre 6 mois et 1 an, parfois 18 mois, voire plus dans certains cas.

Il s’agit d’un processus dégressif qui peut être qualifié d’« inversement proportionnel ». C’est-à-dire qu’il est important et rapide au début, puis de plus en plus lent et subtil par la suite.

Ainsi, les ecchymoses visibles notamment sous les yeux, et les œdèmes situés autour du nez sont souvent très impressionnants au retrait de l’attelle mais ils se dissipent rapidement : entre une à 2 semaines, parfois un peu plus. Il est normal que la peau du nez soit fragile et « laiteuse » les 2 premières semaines, voire plus.

Au terme de ces 2 semaines, on devient socialement présentable, prêt à retourner au travail (plus tard pour les travaux manuels de force). Le changement ne sera pas toujours perceptible par l’entourage (ce qui peut décevoir ou rassurer selon les cas... mais ceci est un autre sujet).

Après quoi les évolutions peuvent varier de manière très importante, personne ne réagissant de la même façon ni à la même vitesse. Certains verront un résultat proche du projet opératoire dans les 2 à 3 mois alors qu'il faudra 1 an voire plus pour d’autres. En la matière, nous sommes loin d’être égaux…

Les chirurgiens s’accordent à dire qu’il ne faut pas juger du résultat avant 1 an. Plusieurs versions sont mises en avant avec des variations certaines. Mais au final, dans la très grande majorité des cas, 1 an semble le bon terme pour juger du résultat, sachant qu’il peut encore y avoir des évolutions sensibles par la suite, notamment sur la pointe car c’est TOUJOURS au niveau de la pointe (les parties cartilagineuses dites « molles » du nez) que les évolutions s'opèrent le plus lentement.

Voici différents scénarios de « dégonflement du nez » présentés par des chirurgiens français, anglais ou américains expérimentés sur leur site ou sur des forums. Vous constaterez des variations sensibles, plus ou moins optimistes (j'ai remarqué que les chirurgiens américains ont tendance à annoncer des délais plus longs) :
- Le temps final de résorption de l'œdème varie (…) entre 6 mois et 18 mois !
- Il faut en général 9 mois à 1 an pour que le nez s'ajuste complètement.
- Le résultat se met en place entre 6 et 12 mois en fonction de l’épaisseur de la peau.
- Les résultats finaux sont apparents 1 an après la chirurgie pour les patients ayant le nez mince, et jusqu'à 2 ans pour ceux qui ont la peau plus épaisse.
- La plus importante partie du dégonflement de la pointe intervient entre 6 et 12 mois.
- Le résultat définitif s’apprécie en 3 mois pour la partie haute du nez (partie osseuse). 3 autres mois pour la partie du milieu et encore 6 mois pour la pointe (3 + 3 + 6 = un an).
- Il reste environ 50 % d’œdème à 1 mois ; 25% à 3 mois ; 10 % à 6 mois ; 0% à un an voire plus.
- Environ 50% du gonflement se dissipe après 1 mois, les 50% restants prennent 11 mois supplémentaires pour se résorber complètement.
- 70% du gonflement est résorbé en 3 mois, les 30% restants le sont entre 12 et 24 mois.
- 30% du gonflement disparaît au bout d'1 à 2 semaines. 40-50% supplémentaires disparaissent au bout de 3 mois. Un an au total pour la pointe.
- Il semble y avoir une diminution linéaire du gonflement durant les premiers mois suivis d'une période où le gonflement fluctue (parfois peu ou pas de gonflement et d'autres fois plus de gonflement) avant que le nez ne se stabilise.
- Les changements peuvent être spectaculaires et « providentiels » après 6 mois.
- Dans certains cas, les patients peuvent avoir un gonflement considérable jusqu'à 4 mois après l'opération.
J’ai même recueilli le témoignage d’un chirurgien réputé affirmant que des évolutions se produisent sur la pointe jusqu’à 3 ans. Il précisait qu’il reste parfois 20% d’œdème à 12 mois et entre 5 à 10% à 24 mois. Et un autre (également réputé) indique que des changements peuvent se poursuivre 5, 10 ans voire 15 ans après l'opération, même si sur des dizaines de témoignages de chirurgiens, je n'en ai lu aucun autre allant dans ce sens.

Il ne paraît donc pas opportun d’envisager une 2e rhinoplastie avant au moins un an, voire 2. Des gestes correctifs sans chirurgie peuvent être effectués dans certains cas (notamment sur le dorsum) dans un délai que seul le chirurgien est en mesure d’apprécier. Il est indispensable - même si l’on est encore déçu du résultat - de ne pas couper la communication avec lui.

Quelle que soit la version présentée, il est admis que la pointe est généralement dure comme du bois après l’opération, puis s’assouplit très progressivement à partir du 2e mois.

En général, le gonflement est important au retrait de l’attelle, puis il diminue progressivement.
Ce qui est plus rarement précisé, c’est que le nez peut parfois avoir l'air très proche du projet opératoire à l’enlèvement de l’attelle pour grossir dans les jours et les semaines qui suivent (ça a été le cas pour moi et je vous assure que c’est très frustrant !).
En effet, l’attelle peut « faire barrage » à l'oedème en exerçant une pression sur les tissus mous. Son retrait va contribuer à lui « faire de la place » : le nez peut alors gonfler de manière assez importante, ce qui ne l’empêchera pas de dégonfler par la suite.
Si le gonflement augmente de façon spectaculaire et qu’il s'accompagne de rougeurs, cela peut être le signe d’une infection. Il faut alors immédiatement prendre contact avec son chirurgien.

Le nez peut évoluer de manière inégale. Certaines parties peuvent dégonfler plus rapidement que d’autres. Et d'autres dégonfler puis regonfler alternativement avant de dégonfler complètement. Cela n'a rien d'anormal.

Il est courant que la pointe change de volume selon les moments de la journée et selon les jours. Elle est souvent gonflée le matin et dégonfle progressivement au fil de la journée. Elle peut augmenter de volume avec la chaleur (température élevées donc en été, au soleil, etc.), la colère, durant les règles, après la consommation d'aliments salés (surtout dans les premiers temps), après certaines activités même si le sport contribue en général à la rétracter légèrement de manière très temporaire.

A noter qu'après le retrait d'une bosse, il est très fréquent qu'un gonflement excessif apparaisse sur la partie centrale du pont nasal recouvrant la zone où la bosse osseuse a été enlevée. Il peut aussi être utile de préciser que si le nez a l'air petit à 2 mois, il risque d'avoir l'air minuscule au bout d'un an, quand il aura dégonflé...

L’enflement de la pointe dépend de plusieurs facteurs sur lesquels les chirurgiens tombent d’accord :
- L’épaisseur de la peau. Plus la peau est épaisse, plus il faut du temps pour que l’œdème se résorbe. Les hommes ayant souvent la peau épaisse, ils sont davantage concernés (souvent 1 an à 18 mois voire plus pour apprécier le résultat final !).
- La propension du patient à gonfler (personne ne réagit de la même manière).
- Le niveau d’enflement en post opératoire.
- Des gestes et du travail effectués par le chirurgien. Plus la pointe a été travaillée, plus l’enflement est important et prendra du temps à diminuer. Les personnes dont on a réduit la longueur du nez (chirurgie de réduction) et celles à qui l'on a réduit les narines mettront également plus de temps à voir le résultat final.
- Du type de chirurgie pratiqué. La chirurgie ouverte (avec ouverture au niveau de la columelle) entraîne des gonflements plus importants que la chirurgie fermée, donc plus longs à résorber.
- Du nombre de rhinoplasties. Les rhinoplasties secondaires, les R3, R4, etc. mettent en général plus de temps à révéler les résultats escomptés que les rhinoplasties primaires.
- Du type de nez. Les nez « éthniques » comme les latinos ou les asiatiques mettent plus de temps à s'affiner.
- De la structure des os et des cartilages.
- De l'âge du patient : un jeune guérit plus vite.
- De la nutrition (mode alimentaire).
- La santé du patient : l'hypertension et le diabète (entre autres choses) jouent défavorablement dans le processus de guérison.
- Du fait que le patient est fumeur ou non (fumer ralentit le processus).
- L'état d'esprit du patient : la pensée positive peut faire une différence importante.

Je nous souhaite beaucoup de courage et de patience… !