Bonjour,
Je suis désolé d'entendre cela ( bien que j'en sois totalement conscient évidemment : je croise des patientes comme vous tous les jours dans mon cabinet et sur Estheticon )
2000 euros pour zéro résultat est une fameuse somme, en effet !
L'amélioration des cicatrices d'acné doit être abordée de manière multiple et nécessite des compétences de dermatologie interventionnelle (chirurgie et lasers) très bonnes ET variées : Subcision, relèvement de cicatrices, excision, LES différents lasers fraxel, injections AH , lasers dépigmentants, ...
C'est la convergence des stratégies qui peut amener des résultats dans ce domaine assez complexe en réalité, mais dont tout médecin esthétique ou toute esthéticienne veut s'emparer tant les demandes sont fréquentes. Dommage en effet !
Notez qu'il faut aussi savoir refuser et, surtout, garder en point de mire obsessionnel la "balance bénéfice-risque" (ici, clairement elle n'est pas en faveur d'un peeling au phénol)
Trop d'acteurs, ( à la moralité plus ou moins perfectible ), insuffisamment formés s'adonnent à l'Esthétique médicale qui devrait être le domaine de dermatologues interventionnels spécialement formés dans un cursus universitaire strict collaborant avec des chirurgiens plasticiens pour les interventions particulières.
Telle a été ma démarche professionnelle ( et je n'en vois pas d'autre admissible ) : médecine générale ( 7 ans ) puis spécialisation en dermatologie ( 5 ans ) puis sur-spécialisation interventionnelle ( chirurgie et lasers ) ( 3 ans ) et, pour bien connaitre le domaine connexe de la chirurgie plastique, j'ai travaillé part-time (durant 7 ans) en salle d'opération avec un plasticien, durant ma pratique à l’hôpital.
A noter que l'ultime école est le compagnonnage avec des confrères plus âgés ( à l'étranger de préférence : dans le même pays les confrères ont tendances à garder pour eux leurs trucs et ficelles face à un futur concurrent ( triste je sais ) mais aussi la connaissance vient de la comparaison quand on est jeune de plusieurs systèmes de pensée et de pratiques à travers le monde ( USA - Allemagne - Italie - ... Il faut donc voyager ... et pas pour des simples congrès ! ) - Plus tard quand on est moins jeune ( ;-) ) survient l'Expérience sur base de toutes ces connaissances accumulées.
Et à, notre tour alors, nous pouvons former un ou deux élèves dans notre vie.
Nos patients et notre satisfaction professionnelle méritent le meilleur ... Et le meilleur se gagne souvent de haute lutte (jamais dans la facilité et l’argent)
L''esthétique, donc, est un dérivé naturel de ses deux spécialisations universitaires officielles : Dermatologie Interventionnelle et Chirurgie plastique ( TOUS les bons médecins de ces deux pôles que je connais collaborent sincèrement )
Cette démarche de rationalisation de l’offre est en cours en Belgique depuis plusieurs années.
Elle se heurte bien sûr à certains corporatismes ...
Au titre des mesures déjà instaurées et bien utiles figure l'interdiction depuis 2014 de toute publication de photo "avant-après" sur les sites internet et les salles d'attentes ( loi Tilmans )
Mesure bien utile quand on regarde les photos trompeuses présentées sur le net ( la loi ne concerne que les praticiens belges dans leurs expressions publiques ... Mais l’interdiction touche tous les gens sincères dans leur pratique complète – même et surtout dans le sacro-saint colloque singulier patient-médecin : on ne montre pas des photos truquées pour persuader un patient !!! )
Des techniques aussi simples et anciennes que la manipulation de l'angle de l'éclairage de la photo, des touches de maquillages et depuis 20 ans les logiciels de retouche d'image rendent en effet RIDICULES la présentation de certains "résultats" photographiques.
Il est évident qu'un dermatologue diplômé ou un chirurgien plasticien patenté peuvent aussi avoir des pratiques de moyenne qualité mais le recours a des professionnels de plus en plus formés vous écarte normalement des plus grosses dérives dont les conséquences peuvent être des pertes financières pour le patient mais aussi et surtout des dommages physiques potentiellement irréversibles par effets secondaires mal contrôlés ou mal évalués.
Reste que choisir son praticien dans cette pléthore d'offres de toutes sortes est TRES compliqué pour le patient, j'en suis pleinement conscient.
mais n'est-ce pas un fait commun dans cette société où tout se fait par l'argent et pour l'argent ? On est évidemment surpris de retourner la même logique dans une discipline médicale ...
Courage & Prudence
Cordialement
Docteur Michel BERNARD