Comment ne pas perdre la graisse après lipofilling ?

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Comment ne pas perdre la graisse après lipofilling ?

Gigi  |  visitor  |  Auvergne-Rhône-Alpes
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Bonjour j'ai subi un lipofilling il y a 10 jours je suis très satisfaite pour le moment cependant je voulais avoir des informations sur comment optimiser la prise de graisse? Je lis diverses choses comme manger sucré ou manger protéiné..
Aussi combien de temps sans s'asseoir ? Mon médecin m'a dit 10 jours! Mais je lit ici 3 semaines ou encore 6 semaines !!! Quelle est la meilleure option dans tout cela? Merci
Marie Estheticon
Marie Estheticon  |  Modérateur
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Gigi, très bonne question ! Tu peux consulter d'autres expériences à travers ce lien : https://www.estheticon.fr/patients/lipofilling-ou-autogreffe-de-tissu-graisseux 😉
Marie Estheticon
Marie Estheticon  |  Modérateur
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Bonjour gigi, comment évolue la situation ? Je réitère ton questionnement : Quels sont les paramètres TECHNQUES à respecter pour qu’une greffe de tissus vivants, ici la graisse, puisse réussir ?

Répondre à Marie Estheticon

Dr Jacques Buis  |  Basic member  |  Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique  |  Paris
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Bonjour Madame,

Il n’existe aucune solution à la portée d’une patiente pour pouvoir optimiser le pourcentage de graisse qui va rester après un Lipofilling.

Toutefois, il s’agit d’un sujet dont on parle beaucoup, qui parait simple, à la portée de toutes alors que la réalité est bien différente des images et clichés communément véhiculés par les patientes comme par les médecins.

Aussi je vous propose d’en parler plus généralement pour ensuite répondre plus précisément à votre question.

Le Lipofilling ou greffe de graisse ou transfert de graisse autologue est une greffe de graisse. c’est-à-dire d’un tissu VIVANT et qui doit rester VIVANT pour qu’il reste présent dans le temps.

Il consiste à prélever de la graisse là où il y en a pour en mettre là où il n’y en a pas ou insuffisamment (ou bien là où l’on croit qu’il en manque, mais c’est là un autre problème que nous verrons à la fin de cette information).

Toutes les informations qui vont suivre sont données en dehors de tout contexte de perte de poids récente.

Tout d’abord, quels sont les paramètres techniques ( sans rentrer dans le détail ici) à respecter pour qu’une greffe de tissus vivants, ici la graisse, puisse réussir ?
C’est-à-dire, comment faire que le pourcentage de graisse qui restera longtemps après la chirurgie, donc la quantité de graisse qui se sera greffée de manière définitive à poids constant soit la plus importante et proche du souhait de la patiente.

Il faut :

1 – Une bonne zone donneuse
C’est là où l’on va prendre la graisse (ou plusieurs) en nombre et ou quantité suffisante avec une graisse de bonne qualité et facilement disponible.
C’est-à-dire n’ayant pas été traumatisée comme lors d’une irradiation ou en provenance d’une zone où la graisse est atrophique en raison d’une pathologie locale ou d’une zone ayant déjà été opérée plusieurs fois.
=>Donc une bonne graisse et en quantité suffisante facile à prélever.

2 - Il faut ensuite une bonne zone receveuse,
C’est la où les zones au niveau de laquelle ou desquelles cette graisse de bonne qualité va être déposée pour obtenir l’augmentation de volume et l’embellissement souhaité par la patiente.
=> Cela élimine toutes les zones au niveau desquelles, la vascularisation c’est-à-dire la qualité et le nombre de vaisseaux apportant de l’oxygène aux tissus est insuffisante ou altérée pour revasculariser (faire vivre) la graisse venant d’être déposée.

3 - Il faut déposer une graisse VIVANTE
Le prélèvement de la graisse au niveau de la où des zones donneuses doit respecter la vitalité des lobules graisseux prélevés afin qu’ils arrivent au minimum VIVANTS au niveau de la où des régions où l’on souhaite les déposer.
C’est le minimum pour au final voir le volume de cette ou de ces régions augmenter de manière définitive pour correspondre au souhait de la patiente.

4 Il faut donc respecter TECHNIQUEMENT un certain nombre de paramètres opératoires pour optimiser la survie de cette graisse
• Lors du prélèvement de la graisse
• Dans l’intervalle de temps entre son prélèvement et son dépôt
• Lors de son dépôt dans la ou les zones dont la patiente souhaite voir le volume augmenter de manière durable.
• Après le dépôt (Votre question !!!)

5- Quels sont ces paramètres techniques :

• Au moment du prélèvement :

• Entre Prélèvement et dépôt :

• Au Moment du dépôt

• Après le dépôt.

Si vous le souhaitez, je pourrai développer ces éléments techniques mais faciles à comprendre et qui éclairent bien sur les possibilités et limites de cette technique.

Cordialement

Répondre à Dr Jacques Buis

Marie Estheticon
Marie Estheticon  |  Modérateur
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Merci docteur Buis pour ces explications ! J'avoue être intriguée... pourriez-vous nous en dire plus sur ces paramètres techniques ?
A - Au moment du prélèvement
B - Entre Prélèvement et dépôt
C - Au Moment du dépôt
D - Après le dépôt

Merci 😉

Répondre à Marie Estheticon

Dr Jacques Buis  |  Basic member  |  Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique  |  Paris
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Les paramètres techniques sont nombreux et de leur respect dépend l’importance du pourcentage de graisse qui prendra au final comme une greffe et SURVIVRA pour apporter le volume souhaité de manière DEFINITIVE.

Je vous propose ici de détailler ces paramètres pendant l’intervention.

Pendant l’intervention

1 Au moment du prélèvement : Là où il y en a !

- Le vide créé dans le système d’aspiration ne doit pas être trop important sous peine de faire éclater les lobules graisseux qui s’ils éclatent vont MOURIR et ne pourront donc survivre pour donner le volume souhaité.
- La taille de la canule utilisée pour prélever la graisse ne doit pas être d’un diamètre trop petit au risque de détruire les lobules graisseux lors de leur aspiration dans la canule de prélèvement.
- Une taille limite de diamètre est acceptable dès lors que même si elle comprime le lobule graisseux par rapport à sa taille normale, celui-ci n’est pas abîmé et reste VIVANT.

Attention donc aux techniques marketing dites de Micro Lipofilling voir de Nano Fillling qui par le diamètre des canules utilisées aussi bien au moment du prélèvement qu’au moment du dépôt ne transfère qu’une bouillie de graisse...bien souvent MORTE en grande partie.

2 Entre Prélèvement et dépôt :

Pour certains, cette graisse prélevée doit être centrifugée et/ou lavée selon des protocoles, véritables recettes de cuisine par leur complexité, leur diversité et le génie du cuisinier, le tout dans un laps de temps modéré car pendant toutes ces manipulations la graisse n’est pas vascularisée c’est-à-dire en gros qu’elle ne respire pas et peut MOURIR si cette étape se prolonge trop et si durant cette étape la graisse est maltraitée.

Pour d’autres, si la technique de prélèvement a été optimale, non sanglante entre autres, il y a toute intérêt à réinjecter immédiatement la graisse prélevée afin de minimiser le stress dû à l’absence transitoire de vascularisation et de défaut d’oxygénation.

Avec les mêmes ingrédients, tous les chefs en cuisine ne font pas les mêmes recettes et nombreux sont ceux qui ne sont pas étoilés bien qu’ils fassent le même plat à leur carte ou en tout quelque chose qui porte le même nom !


3 Au Moment du dépôt : Là où il y en manque !

Deux éléments sont ici à considérer :
- Le volume maximale que la zone receveuse peut accepter par cession de lipofilling.
- L’homogénéité de ce dépôt.

Concernant le volume !

À l’étal normal, dans l’organisme, un volume de données de graisse est vascularisé par un réseau adapté de vaisseaux afin que le débit de sang disponible soit suffisant à faire VIVRE le volume de tissu VIVANT ici la graisse, sous sa dépendance.

Si dans ce volume donné de graisse on vient ajouter une quantité excessive de nouvelle graisse, le réseau de vaisseaux présent sur place ne sera plus à même de vasculariser de manière optimale NI la graisse déjà présente, NI la graisse nouvellement ajoutée. Les deux graisses étant alors menacées de mourir…

Ainsi au-delà d’un certain volume de graisse nouvellement ajoutée en un laps de temps très court (différence avec la prise progressive de poids), on va assister à :
- Diminution de la vascularisation disponible pour la graisse déjà présente !
- Diminution à fortiori de la vascularisation disponible pour la graisse déjà bien stressée que l’on vient d’ajouter dans ce volume initial.

DONC si la quantité de graisse ajoutée dépasse le potentiel de vascularisation dont dispose le volume de graisse déjà présent, cette graisse sur ajoutée ne pourra en aucun cas être revascularisée, elle va donc être DETRUITE par manque de vascularisation donc d’oxygène et sera ELIMINEE.

Ce phénomène va se trouver amplifié, exagéré si non seulement le volume de graisse ajouter dépasse très largement les capacités de revascularisation du volume de graisse cible dans lequel on veut ajouter cette nouvelle Graisse MAIS AUSSI si en plus de ça la PRESSION exercée par le volume de graisse injectée dans la zone de graisse receveuse COMPRIME TROP FORTEMENT les vaisseaux présents entrainant une DIMINUTION importante du diamètre de ces vaisseaux donc de leur aptitude à FAIRE VIVRE graisse présente ET graisse ajoutée !

Il s’en suivra bien évidemment non seulement la perte de la quasi-totalité si ce n’est de la totalité de la graisse ajoutée mais en plus d’une perte PARTIELLE de la graisse qui était déjà présente...

Dans ces conditions faciles à comprendre, il faut ADAPTER le volume de graisse AJOUTE au volume et à la capacité de revascularisation de la zone de graisse receveuse destinée à recevoir cette nouvelle graisse.

Ainsi :
- Plus le volume receveur est faible moins nous pourrons additionner en une fois de la graisse venant d’ailleurs.
- Plus il faudra réaliser dans le temps un nombre important de séances de Lipofilling pour respecter ces contraintes.
- Il faut respecter entre chaque intervention de lipofilling un INTERVALLE de temps pour que toujours, le volume de graisse ajouté dispose de toutes ses chances d’être revascularisé au niveau du volume de graisse déjà présent et de VIVRE !

Pour toutes ces raisons, sauf à souhaiter une augmentation TOUT A FAIT MINIME de VOLUME qui pourra éventuellement être obtenue en une intervention, une augmentation de volume notable, conséquente, définitive, (quel que soit la région du corps) par lipofilling NE PEUT ËTRE obtenue qu’au PRIX de plusieurs interventions SUCCESSIVES de lipofilling.

En effet, au fur et à mesure de ces séances successives de dépôt de graisse bien réalisées (dépôt homogène et volume raisonnable), le volume cible (zone à augmenter) susceptible de recevoir de la graisse a son volume qui augmente après chaque séance.

Ainsi le volume dans lequel on peut déposer la graisse étant chaque fois un peu plus important, on peut injecter un peu plus de volume chaque fois.

Le volume sur la zone cible augmente augmente donc progressivement à chaque séance pour peu que l’on ait toujours à disposition de la graisse disponible… d’où l’intérêt de ne pas en sacrifier inutilement en voulant en mettre trop et avec une mauvaise technique.

Concernant l’homogénéité des dépôts.

Pour espérer une bonne revascularisation de la graisse injectée, il est impératif que chaque dépôt soit réalisé de manière plus ou moins organisée plus ou moins linéaire sous la forme d’un « tube » de diamètre adapté pour que l’ensemble des cellules graisseuses (Adipocytes) qui le composent puissent être vascularisés par le réseau vasculaire pré existant autours de ce tube et préservé par une bonne technique.

En complément, chacun de ces « tuyaux » de dépôt dans un même plan, doit être parallèle aux autres du même plan et à bonne distance pour laisser entre deux dépôts, de la graisse locale saine et bien vascularisée pouvant aisément revasculariser (faire vivre, donner de l’oxygène) aux « tubes » de graisse ajouté.

Pour obtenir une augmentation de volume en trois dimensions, il faut que ce type de dépôt linéaire dans un même plan à intervalles réguliers soit réalisé de manière croisée dans l’espace à différentes hauteurs dans le volume cible de graisse choisi pour obtenir un maillage homogène en 3D.

En effet si de gros paquet de graisses sont injectés ici ou là, sans organisation optimale et raisonnée , il sera totalement impossible pour le tissu graisseux receveur à proximité de revasculariser la graisse située au milieu des dépôts c’est-à-dire à distance des vaisseaux susceptibles de les revasculariser !

Tous ces gros dépôts de graisse disparaîtront donc inévitablement et cette graisse sera DEFINITIVEMENT PERDUE.

Ainsi non seulement le volume de graisse qui peut être transféré lors d’une unique séance de lipofilling ne peut excéder en gros le tiers du volume receveur mais ce dépôt doit être réalisé de manière parfaitement homogène organisé croisé en trois dimensions afin d’optimiser la vascularisation de chacun des dépôts linéaires tout en assurant la sécurité vasculaire de la graisse déjà présente.



Ainsi en pratique il est totalement illusoire et déraisonnable de penser que l’on va pouvoir doubler voire tripler si ce n’est plus comme on le voit dans certaines demandes sur les forums le volume d’un sein ou d’une fesse en un seul et unique temps de Lipofilling !

Seul environ et dans les meilleures conditions techniques, 30 % du volume injecté restera effectivement car cela correspond à ce qu’un volume de graisse normal peut accepter comme graisse supplémentaire (si la technique est bonne dans son ensemble à chaque étape de sa réalisation) car pouvant lui apporter une vascularisation suffisante sans mettre en péril sa propre vascularisation.

Dans ces conditions, en pratique espérer prendre quand bien même on dispose d’un bon tissu graisseux local en termes de qualité et quantité plus d’un petit bonnet pour des seins et 20 à 30 % maximum de volume en plus pour des fesses en une seule intervention de lipofilling n’est pas du domaine de la réalité.

Nous pourrons ultérieurement si vous le souhaitez, aborder la période après l’intervention et selon les indications, les particularités propres au visage, à poitrine et aux fesses pour les régions les plus fréquemment concernées.

Répondre à Dr Jacques Buis

Miranda  |  visitor  |  Île-de-France
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Bonjour,
Merci pour ces explications très intéressantes. Pouvez-vous aborder, comme proposé, la période après l'intervention et notamment les particularités propre à la poitrine ?

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