Bonjour madame,
Une réponse un peu longue pour une patiente un peu perdue, et cela est bien normal face à la multitude des avis.
Voilà le mien, il est ma vérité et n’est que cela.
Concernant la position de l’implant par rapport au muscle pectoral
Si vous mettez des implants "derrière " le muscle, il faut savoir que seule la partie haute et interne de l'implant est recouverte par le muscle. En effet le bord externe et inférieur du muscle se projette en gros au niveau de l’aréole et du mamelon.
Dans ces conditions, le muscle ne peut pas anatomiquement recouvrir le pole inférieur et externe de l'implant et ce quelque soit la technique y compris dans le fameux dual plan, qui n’a de fameux que le nom .
Ce seront toujours la peau et la graisse sous la peau qui couvriront cette partie de l’implant.
Par ailleurs pour positionner la moitié haute de cet implant sous un muscle pectoral, il faut désinsérer les attaches basses et internes du muscle. Dans ces conditions, le muscle ne fonctionne plus et inévitablement il va voir son volume et donc son pouvoir « couvrant » va diminuer pour devenir quasi nul quelque mois après l’intervention.
Donc positionner l’implant
derrière le muscle pour qu’il soit recouvert et que le haut des seins soit moins « rond » perd tout sons sens quelques mois après l’intervention car quoiqu’il arrive avec le temps et la détente progressive de la peau, cette rondeur (apanage des femmes jeunes n’ayant jamais eu de monté de lait avec peau ferme) disparaitra toute seule.
De plus, si comme cela arrive de temps en temps, le muscle est incomplètement libéré de ses attaches basses, où se rattache partiellement sur ses attaches basses alors l’implant va bouger avec les mouvements…
Par ailleurs, c’est une chirurgie particulièrement douloureuse dans les suites, alors qu’à terme il n’y a pas ou peu de différence avec une position pre pectorale.
La position retro pectorale des implants chez une femme mince est un vieux dogme qui perdure avec le temps mais qui à mon sens personnel n'est pas justifié.
Pour toutes ces raisons, je ne suis pas certain que ce vieux dogme soit bien encore à l’ordre du jour chez les femmes minces, ni que le positionnement d’une manière générale en arrière du muscle.
Concernant le type d’implant,
Les
implants ronds ont l’avantage de ne pas se retourner, il représente environ 75 % des implants posés. Leur forme change avec la position de la patiente, ils s ‘étalent en position allongée et prennent plus de volume vers le bas en position debout, comme des seins naturels.
Les
implants anatomiques représentent le reste des implants posés. Ils ont selon le modèle, un haut, un bas, une droite, une gauche. Ils présentent donc un risque de rotation. Ils ont toutefois la faveur d’une petite partie des chirurgiens.
Ne pas oublier que c’est d’abord et avant tout la forme des seins avant la mise en place des implants qui détermine le résultat esthétique. Par ailleurs, lorsque le résultat est beau, il est impossible de savoir si ce sont des ronds ou des anatomiques.
Concernant le lipofilling des seins
Nous avons débuté avec d’autres cette technique il y a maintenant un peu plus de 20 ans !
Comme tous les « lipofiling, », le lipofiling des seins est TRES à la mode aujourd’hui.
Est ce à dire pour autant qu’il doit être systématique comme certain le propose, la réponse est avec certitude non !
Les raisons sont multiples :
- Comme vous le verrez dans les quelques exemples que je propose à votre jugement, il est possible de faire de très jolies augmentations mammaires par implants sans aucun ajout de graisse et la communauté des chirurgiens plasticiens n’a pas attendu cette technique pour fournir aux patientes de bons résultats.
- Dans un transfert de votre graisse, quelque soit la technique utilisée, les pertes de volumes à quelques mois de l’intervention sont estimées par les plus flatteurs à environ 20% et par les moins flatteurs jusqu’à 50 %...
- En toute logique on peut s’attendre à ce que ce soit chez les femmes particulièrement minces, chez lesquelles, pour cette raison, les implants sont plus visibles car moins recouverts de graisse, que cette technique prenne tout son intérêt. Oui mais ! Si elles sont minces, elles n’ont pas beaucoup de graisse et sur le très peu que l’on va pouvoir prélever et déposer, de 20 à 50 % va disparaître. Dans ces conditions on peut s’interroger sur la réelle utilité de ce geste sans lequel aujourd’hui beaucoup de collègues surfant sur cette mode dont il faut être, prétendent qu’elle est indispensable à la réalisation d’une belle augmentation mammaire.
Pour ma part c’est faux !et je pense que les exemples qui suivent en témoignent.
Donc il faut raison garder, c’est un outil parmi d’autres, qui peut avoir dans certains une utilité certaine mais pas de manière systématique.
J’en profite pour être complet dans votre information à ce stade de votre cheminement pour aborder les deux derniers points importants que sont le choix du volume ainsi que celui de la voie d’abord
Concernant la voie d’abord,
La technique qui a mon sens respecte le plus la poitrine de la patiente est le positionnement des implants par voie axillaire. Dans cette technique, contrairement aux précédentes, TOUS les avantages sont pour la patiente. C’est une technique plus difficile (lors de l’apprentissage), plus longue que les autres, 3 à 4 fois plus de temps pour le chirurgien, mais les mêmes honoraires !
Les seins sont VIERGES de toute cicatrice. Les cicatrices axillaires lorsqu’elles sont réalisées au sommet de l’aisselle sont tout simplement quasi invisibles pour ne pas dire invisible (voir photo).
Le résultat est donc une augmentation mammaire qui ne maltraite pas la glande qui est TOTALEMENT respectée et qui ne marque pas à vie la poitrine de la patiente.
La voie sous mammaire a ses adeptes parmi les chirurgiens bien qu’elle n’ait également strictement AUCUN avantage pour les patientes. Là aussi c’est une voie rapide, directement sur la zone d’implantation qui permet un geste rapide mais au prix d’une cicatrice visible à vie et le plus souvent située au final, non pas dans le sillon sous le sein, mais au dessus ( pas si simple en fait). Si elle permet de préserver la glande mammaire, (la voie axillaire le fait tout aussi bien), c’est au prix d’une séquelle cicatricielle incompatible de mon point de vue avec l’impératif de résultat esthétique. Elle ne peut, mais ce n’est que mon avis, se concevoir uniquement que pour des implants de très gros volumes en réponse à des demandes très particulières et exceptionnelles, au delà de 650 ml environ, qui ne peuvent être mis en place autrement que de cette manière pour ne pas être abimés. Là aussi, elle ne devrait être utilisée qu’exceptionnellement alors qu’elle est très répandues voir de plus en plus (?).
La voie aréolaire pose les mêmes problèmes que la voie sous mammaire, si la cicatrice n’est pas très discrète, alors elle sera en plein milieu des seins.
Concernant le volume,
La meilleure solution pour choisir son volume est de demander à votre chirurgien de vous prêter des gabarits de deux ou trois tailles (
implants mammaires non stériles) à porter dans un Soutien Gorge Z bra en complément de l'essai fait à son cabinet.
Vous les portez tous les jours avec des vêtements différents et vous saurez ainsi précisément en une à deux semaines quel est le bon volume pour vous.
Classiquement quand votre choix s'est arrêté sur un volume, il faut implanter le volume juste au dessus pour obtenir le même rendu esthétique car le gabarit est testé devant la glande et non dessous dans le soutien gorge. Il donne donc un peu plus de volume car il n'est pas comprimé par la glande. Dans ces conditions, il faut compenser un peu en prenant une taille juste au dessus.
J’espère que ces informations vous aideront dans votre démarche.
Cordialement