Blépharoplastie et réduction d'une ptôse : kératite persistante à la clé

Attention danger ! L'ablation de peau sur les paupières supérieures peut causer bien des problèmes dont les médecins ne vous parlent pas. J'ai été opéré voilà un an pour une ptôse (chute) de la paupière. L'ophtalmologue (j'ai préféré m'adresser à un soit-disant spécialiste) ne m'a nullement mis en garde contre les risques associés et m'a même proposé d'enlever au passage un peu de peau sur des paupières tombantes pour...très peu cher (la ptôse étant prise en charge par la SS). Intervention à la clinique protestante. Énormes pansements sur les yeux en sortant. Là, j'ai tout de suite senti que quelque chose clochait : une sensation de paupières qui ne ferment plus. On respire... On patiente avant de s'inquiéter... ça va s'arranger... Mais les globes oculaires font très mal et empêchent de dormir (pendant près de 6 mois), les cicatrices sont énormes, larges et inquiétantes (et toujours très larges et marquées un an après jusqu'à l'extérieur de l'oeil). Le chirurgien me reçoit avec un air léger 15 jours après. Ça ne va pas ? Non, ça ne va pas, j'ai très mal... Le ton léger se transforme en impatience et finalement en question directe : vous voulez que je vous réopère quand ? Mais pas question de me faire retoucher par le même chirurgien d'autant qu'il m'explique qu'il faut réouvrir la cicatrice pour détendre le muscle de la paupière (afin qu'elle puisse retomber un peu). Je préfère aller prendre conseil auprès d'autres spécialistes des yeux lesquels me disent que l'urgent c'est d'attendre. Il se peut que la paupière se détende toute seule. En attendant, je suis défigurée. Car le savez-vous ? Les paupières et les sourcils compensent le mouvement opposé. En clair, quand votre sourcil droit s'affaisse (c'est mon cas après l'intervention), le sourcil gauche compense en remontant à l'extrême. Avec cette compensation naturelle, je me suis retrouvée avec un sourcil gauche en accent circonflexe pendant que le sourcil droit s'affaissait complètement... J'ai dû avoir recours à un injection de Botox pour limiter les dégâts. À mes frais bien sûr.
Côté paupières, même en massant plusieurs fois par jour, rien à faire : les paupières sont trop courtes et ne ferment plus, plus encore sur l'oeil droit opéré de la ptôse. Patience... Patience.... On me pose des clous ophtalmiques, sorte de micro-clous qui obturent le canal lacrymale (au bout de 3 jours, ils se font la malle) car les ophtalmologues que je consulte s'obstinent à penser que mes douleurs aux yeux (dues à une atteinte prononcée de la cornée appelée kératite) son dues à une sécheresse oculaire consécutive à l'intervention (et au vieillissement, j'ai 52 ans). D'ailleurs, on me prescrit des lentilles sclérales : grosses lentilles rigides qui ménagent un espace plein de liquide entre la cornée et la lentille pour protéger l'oeil de l'assèchement.
Moi, je suis persuadée que ce n'est la faute à un manque de larmes. Prise de panique le jour, 10 mois après l'intervention, ma vue se met brutalement à baisser sur l'oeil droit, je décide de me scotcher les yeux pour dormir. Victoire : en 15 jours, la kératite disparait presque complètement ! Depuis, j'ai remplacé le scotch par un masque en mousse de nuit que j'humidifie. J'ai même pu remettre de temps en temps mes lentilles souples pour le sport et la montagne.
Un an de galère et d'inquiétude tout de même. Alors que si je m'étais renseignée avant auprès des opticiens, je me serais rendue compte que les problèmes sont monnaie courante après une blépharoplastie des paupières supérieures (sécheresse oculaire, paupière qui ne remplit plus correctement son rôle d'essuie-glace). Quant à la réduction de la ptôse, il faut vraiment s'adresser à un spécialiste très méticuleux. Il semble que ce soit une intervention de haute précision qui ne s'improvise pas.