C’est quoi un certificat de virginité ?
Il s’agit d’un papier rédigé par le médecin attestant que l’intéressée est ‘’VIERGE’’.
Que veut dire le mot ‘’vierge’’ ?
Selon le dictionnaire, le terme « vierge » se dit de l'individu femelle adulte qui ne s'est pas accouplé, Qui n'a jamais eu de relation sexuelle, qui n'a pas été touchée et qu’on n'a pas encore pénétrée.
D’après la signification du mot « vierge » on comprend que le médecin, en délivrant le certificat de virginité, s’engage à confirmer ce qui vient d’être rapporté dans cette définition en se basant uniquement sur l’examen d’une simple membrane située à l’entrée du canal vaginal appelée « HYMEN ».
Le certificat de virginité est-il vraiment le garant de la virginité ?
On a souvent vu rapporté dans le certificat de virginité : « l’examen gynécologique révèle un hymen intact attestant la virginité ».
Cela revient à dire que : Hymen intact "vierge" n'a jamais eu de relations sexuelles ou jamais touchée ! ce qui soulève un grand nombre de questions :
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Le certificat de virginité joue-t-il le rôle ‘‘d’emballage’’ qui considère la fille comme une marchandise neuve qui vient de sortir de sa fabrique et que personne n’a encore touché ?
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Le certificat de virginité peut-il vraiment renseigner sur le passé sexuel de la personne ?
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Le certificat de virginité peut-il rassurer contre l’infidélité ultérieurement ?
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Quelle est la durée de validité d’un certificat de virginité ?
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Qu’en est-il de l’autre sexe ; existe-t-il un certificat de virginité pour l’homme ?
Si l’on comprend bien la signification de ce certificat qui se base uniquement sur la présence d’un hymen anatomiquement intact : la jeune fille a le droit de fleurter, baiser, coucher, faire un rapport sexuel buccal, anal, ou tout autre méthode …. Sauf la pénétration vaginale pour garder son hymen intact.
En réalité, la virginité est un terme moral et ne doit pas se limiter à la présence d’une membrane. Il y a une grande confusion entre « hymen intact » et passé sexuel de la fille.
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Devrons-nous considérer que la perte de l’hymen à la suite d’un échec de projet de mariage, d’un divorce, d’un viol... : de « femme poux-belle » et de la rejeter de notre société.
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Est-ce que la réparation de l’hymen permettra-t-elle d’effacer tout le passé d’une femme quel que soit sa nature et ses antécédents sexuels ?! Quelle hypocrisie !
Le certificat de virginité, souvent exigé dans notre société pour valider un mariage et accepter la future mariée, n’a aucune valeur ; ni médicale, ni médico-légale, ni juridique. Il ne fait pas partie des documents officiellement demandés pour établir un acte de mariage.
Il faut rappeler également qu’il n’y a pas d’hymen standard. Il existe une grande variété anatomique : hymen uni-perforé, multi-perforé, cribriforme, rigide imperforé, complaisant ou élastique, inexistant, ….
Même lorsqu’il s’agit d’un hymen intact, le saignement lors du premier rapport sexuel avec pénétration vaginale n’est pas toujours garanti. 30 à 40% des jeunes filles avec hymen intact ne saignent pas lors du premier rapport.
La demande d’un certificat de virginité reste une coutume très ancienne dans notre société, mais sans aucune valeur médicale ou administrative. Il faut le bannir. Le rôle du médecin ne doit pas se limiter au refus de le délivrer, il doit sensibiliser les gens. Le certificat de virginité ne peut rien prouver et ne peut rien garantir. Il faut lutter contre ces coutumes machistes qui considèrent que la fille sans certificat de virginité comme un objet ou un bien sans papier. Il ne faut pas mettre toutes les filles dans même panier.
Quelle est la place de la chirurgie réparatrice de l’hymen ?
L’hymen est une fine membrane qui marque la limite entre l’entrée du canal vaginal et la racine des petites lèvres. C’est une membrane circulaire qui fait la transition entre le derme (tissu cutané ou la peau) et la muqueuse vaginale. Sa consistance, son aspect, son élasticité et sa rigidité varient d’une personne à l’autre. A son centre se trouve habituellement un seul orifice, parfois deux, parfois plusieurs petits orifices (hymen cribriforme). Dans de rares cas, l’hymen peut ne pas être perforé, responsable de l’absence des règles (aménorrhée primaire) à l’origine de douleurs cycliques depuis l’âge de la puberté. Son incision devient une urgence.
Lors de l’un des premiers rapports sexuels vaginaux, l’hymen peut s’éclater totalement, se déchirer partiellement ou seulement se distendre. Le saignement apparait habituellement au cours de la première pénétration, parfois tardivement. Quand l’hymen est suffisamment rigide ou élastique, il n’y aura jamais de saignement.
Alors, quel serait le but de la réparation de l’hymen ?
La réparation de l’hymen, appelé couramment « hymenoplastie » ou plus précisément « périnéoplastie superficielle » est un acte chirurgical qui fait partie d’un ensemble de gestes esthétiques. La femme a souvent recours à la chirurgie réparatrice pour paraitre plus belle ou pour plaire davantage à son mari. C’est un droit absolu. Elle peut changer le « look » de son visage (le nez, les joues, les lèvres, les paupières, couleur des cheveux), modifier la taille de ses seins ou de ses fesses…. Alors pourquoi pas ses parties intimes : réduire la taille des grandes lèvres, rétrécir le diamètre du canal vaginal, resserrer le périnée, réparer l’hymen… dans le but d’une sexualité plus séduisante et plus excitante.
Le rôle du médecin est de soigner, surveiller et conseiller ses patients pour leur assurer une bonne santé, c’est-à-dire un bienêtre physique mental et social. Faire une chirurgie réparatrice à la demande d’une patiente adule, majeur et consentante c’est lui assurer un bien être mental et social.
Si la chirurgie esthétique et réparatrice s’est banalisée ces dernières années, celle des parties intimes de la femme reste encore tabou et souvent réservée à des situations particulières comme le mariage !
Malheureusement, cet acte est souvent mal vu au sein de notre société et prend d’autres dimensions. Le médecin doit jouer un rôle modérateur dans cette situation. L’acte effectué et purement et simplement esthétique au même titre que les autres gestes d’embellissement. Délivrer un certificat de virginité après réparation de l’hymen, serait un acte illégal et contre l’éthique médicale. Il doit être refusé parce qu’il engage directement sa responsabilité.
Certes, la chirurgie réparatrice des parties intimes est faite dans un but esthétique, toujours à la demande de la patiente elle-même avec son consentement. Cependant, la grande majorité des filles font ce geste dans l’unique but de pouvoir obtenir un certificat de virginité. Elles craignent qu’un jour, à l’approche de leur mariage, leurs futurs maris les ramènent chez un médecin pour vérifier la virginité ! il faut savoir que personne n’a le droit de ramener une autre personne chez le médecin pour se renseigner sur son état de santé. Les filles doivent se détacher de cette passivité et lutter contre ces conduites machistes du moyen âge. De même, elles doivent savoir que le médecin est sous serment. Il n’a point le droit de divulguer le secret professionnel. Les données constatées lors d’un examen clinique, biologique et radiologique chez une patiente adulte sont tenues secrètes et ne peuvent être communiquées qu’à l’intéressée elle-même. Le fiançais, le mari, les parents… personne ne peut obliger le médecin à lui fournir des informations sur le secret médical, encore moins sur la virginité.
La virginité que cherche les hommes pour accepter la future mariée ne peut être confirmée ou infirmée par un simple examen gynécologique. Les filles ne doivent pas céder à cette pression sociétale et essayer d’avoir à tout prix le certificat de virginité. Le mariage est un lien sacré qui doit être basé sur la confiance. Le passé ne doit pas constituer un obstacle. Au contraire, c’est du passé qu’on apprend et qu’en acquiert de l’expérience pour un avenir meilleur.
mise à jour: 08.04.2021